Competitiveness - Export 8
03.04.2025 Actualité

Fevia réagit à l’annonce des droits de douane du président américain Trump

Le président américain Trump annonce des droits de douane de 20 % sur les produits en provenance de l'Union européenne. Fevia, la fédération des entreprises alimentaires belges, déplore cette mesure contre-productive, mais souligne en même temps que les entreprises alimentaires belges exportent dans le monde entier et qu’elles s’adapteront à cette nouvelle évolution. 

Bart Buysse, CEO de Fevia : « Le commerce international est essentiel pour l'industrie alimentaire belge. Une guerre tarifaire nuit à notre relation commerciale avec les États-Unis et perturbe le commerce mondial. Nous appelons l'Union européenne à œuvrer pour une désescalade de ce conflit commercial, à renforcer le commerce au sein du marché intérieur européen et à conclure des accords commerciaux avec de nouveaux partenaires. »

Point de la situation

Les États-Unis imposent une taxe universelle de 10 %. Les produits en provenance de l'Union européenne sont en outre soumis à des droits de douane « réciproques » de 20 %. Le tarif de base entre en vigueur le 5 avril, tandis que le tarif européen s'appliquera le 9 avril.

La bière est classée dans la même catégorie que l'acier et l'aluminium, qui sont soumis à des droits de douane de 25 %. Ce tarif entre en vigueur le 4 april.

D'autres mesures pourraient être prises plus tard pour les produits agricoles. 

Le commerce international est vital

« Ce n'est pas une bonne nouvelle », commence le CEO Bart Buysse. « Le commerce international est crucial pour le secteur alimentaire belge. Avec un chiffre d'affaires de 82,9 milliards d'euros en 2024, dont 39,6 milliards provenant de l'exportation (47,7 %), l'industrie alimentaire belge est un véritable acteur mondial. L'industrie alimentaire fonctionne avec une chaîne mondiale d'approvisionnement, de production et de distribution. Cette chaîne est maintenant perturbée en raison de la politique américaine.  

En 2024, les entreprises alimentaires belges ont exporté pour près d’un milliard d'euros vers les États-Unis, notre premier marché d'exportation lointain après le Royaume-Uni, qui représente 3,8 milliards d'euros. Les Américains sont fans de nos frites belges, légumes surgelés, gaufres et chocolat. Nos entreprises alimentaires importent principalement des céréales, des graines et du poisson en tant que matières premières en provenance des États-Unis.
 

Exportaandeel Belgische voedingsindustrie

 « Les droits de douane qui menacent les entreprises alimentaires belges provoquent une certaine inquiétude. » Avec des droits de douane supplémentaires de 20 %, nos entreprises risquent de perdre leur compétitivité sur le marché américain. « De plus, les tarifs augmenteront les coûts des deux côtés et finiront par nuire aux entreprises, aux agriculteurs et aux consommateurs », déclare notre CEO.

« Nous appelons l'Europe à garder son calme. L'UE doit tout mettre en œuvre pour éviter que le conflit ne dégénère davantage. En même temps, c'est à l'Europe de déterminer quelle est la meilleure contre-attaque. Si cette situation perdure, nous devrons peut-être à l'avenir nous concentrer davantage sur d'autres marchés. »

Renforcer le marché intérieur  

L'Europe est un marché important pour notre industrie : les trois quarts de nos exportations belges restent au sein de l'Union européenne. La majorité des exportations va vers nos pays voisins, mais l'Italie, l'Espagne et la Pologne sont aussi des marchés d'exportation importants.

Malheureusement, les mesures protectionnistes et l'assouplissement des règles européennes relatives aux aides d’Etat perturbent le marché intérieur. Surtout maintenant que le commerce international est sous pression, nous devons créer des opportunités au sein de l'Europe pour notre industrie. Fevia plaide donc en faveur de règles plus strictes relatives aux aides d'État au niveau européen et de l'interdiction des mesures protectionnistes nationales. 

Pour plus de détails lisez notre article ‘L'Europe a besoin d'une politique commerciale unifiée’

L'Europe, ainsi que les autorités belges et régionales, doivent en outre veiller plus que jamais à ce que la compétitivité de nos entreprises (alimentaires) soit considérablement renforcée. Nous leur demandons notamment de ne pas pratiquer le « surrèglementation » (goldplating) et de s'attaquer d'urgence à l'élaboration d'une politique industrielle ambitieuse. 

Explorer et conclure de nouveaux partenariats

Un quart de nos exportations est destiné à des pays hors de l'UE, où le potentiel de croissance est le plus élevé. Pour Fevia, les accords avec des partenaires stratégiques sont des leviers concrets pour soutenir notre exportation et garantir l'accès aux matières premières. 

Nous appelons l'Europe à œuvrer activement pour des accords commerciaux équilibrés et de nouvelles collaborations, afin de renforcer notre compétitivité et de préserver notre position dans le commerce mondial.

Lisez-en plus dans l'éditorial de notre CEO