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- 10 pistes de réflexion issues d’un dialogue sur une politique de présence positive
Comment créer une politique de présence positive au travail ? Tel était le thème de la sixième table ronde organisée par Fevia en décembre dernier dans le cadre de sa Roadmap de développement durable. Nous avions rendez-vous chez Lantmännen Unibake à Londerzeel, où une trentaine de représentants de la chaîne alimentaire, des autorités, des instituts de recherche et des ONG ont dialogué sur le sujet. Nous avons dégagé dix pistes de réflexion permettant à votre entreprise de stimuler les carrières d'avenir.
1. L'écoute porte ses fruits: suscitez l'engagement par une communication fréquente et authentique
La manière (et la fréquence) dont on écoute les travailleurs est cruciale. Ils doivent se sentir écoutés tout au long de leur carrière, et ce dès le recrutement. Les dirigeants qui consacrent du temps aux entretiens avec les travailleurs donnent un signal fort : l’entreprise accorde de l'importance à ses collaborateurs. Parallèlement, le cadre établissant ce qui est possible et autorisé doit être communiqué de façon claire et précise. Rappelez aux travailleurs leurs responsabilités envers leurs collègues et l'organisation.
Faites preuve de compréhension à l'égard des différents besoins des travailleurs et créez ainsi un environnement où ils se sentent écoutés et soutenus. Certains veulent, par exemple, de l'autonomie dans un cadre clair, tandis que d'autres apprécient particulièrement l’esprit de cohésion ou la possibilité de développer des compétences grâce à la formation.
2. Le dirigeant, un maillon essentiel
Les dirigeants jouent un rôle clé pour lutter avec succès contre l'absentéisme. Ils incarnent la culture d’entreprise sur le lieu de travail : quels comportements sont valorisés et lesquels ne sont pas acceptables ? Ils doivent transmettre les valeurs de l’entreprise de façon cohérente. S'ils ne le font pas, cette situation risque d’engendrer une culture négative qui encourage l'absentéisme.
C’est là que le bât blesse. Les cadres évoluent souvent d'un rôle d'expert à un rôle de dirigeant, et ne sont donc pas toujours formés pour diriger une équipe. Ils doivent travailler sur leurs compétences relationnelles pour faire face aux diverses causes et contextes de l’absentéisme.
3. Un absentiéisme n'est pas l'autre
Il est primordial que l’employeur prenne en compte toutes les situations pouvant conduire à l'absentéisme. Les causes diverses nécessitent un large éventail de solutions et compétences. Plus l'employeur comprend les raisons de l'absence d'un travailleur, plus il peut lui apporter un soutien approprié. Ce qui fonctionne, par exemple, pour les absences répétées ne fonctionnera pas pour la réintégration après une maladie de longue durée.
Les mesures de soutien possibles comprennent : des améliorations ergonomiques, une extension de l'assurance hospitalisation avec assistance psychologique, une reprise progressive du travail, des programmes de méditation de pleine conscience, une rotation des postes, des horaires de travail adaptés...
4. Des (sous-)cultures positives comme leviers
La culture de travail est encore trop souvent un facteur sous-estimé au sein des organisations, alors qu'elle peut stimuler l'engagement et l’assiduité. Quelle que soit la qualité d'une stratégie d'entreprise, sans une culture de soutien, les chances de réussite de sa mise en œuvre sont minimes. N'oubliez pas qu'au sein d'une même entreprise, il existe souvent plusieurs (sous-)cultures, par exemple, par site de production, entre les équipes de jour et de nuit ou au sein de différents départements. Reconnaître et comprendre cette dynamique est un pas important vers une culture d'entreprise forte et cohérente.
5. Récompenser positivement fonctionne mieux
L’assiduité doit être récompensée. Une approche positive encourage le sens des responsabilités des travailleurs et donne généralement de meilleurs résultats que l'imposition d'obligations. Plusieurs entreprises ont déjà obtenu des résultats positifs avec des systèmes de récompense, qui leur ont permis de réduire les absences de longue durée. Par exemple, vous pouvez récompenser financièrement les travailleurs qui n'ont pas eu d'absence durant 12 mois pour cause de maladie ou d'accident du travail. Les systèmes de récompense collective sont également une possibilité, dans laquelle le bonus est calculé au niveau du groupe.
6. Obtenez des résultats grâce à une politique de valeur
La clé du succès réside dans la transmission cohérente de vos valeurs en tant qu’entreprise. Créez une culture de sécurité, de cohésion et de respect, et prévoyez de manière structurelle du temps pour la formation sur les valeurs et les normes de l'entreprise. Celles-ci doivent être diffusées de manière unanime et se refléter dans les actions quotidiennes de l'organisation. C'est ainsi que vous façonnerez jour après jour une culture de travail positive.
7. Une politique de présence positive comme investissement
Dans les années à venir également, le besoin de talents restera élevé en raison de la pénurie structurelle sur le marché du travail, de l’évolution démographique et du fait que les métiers physiques attirent de moins en moins les jeunes. Investir dès aujourd'hui dans une politique de présence positive avec une approche innovante et efficace est un investissement à long terme. Les entreprises qui misent sur cette approche sont non seulement en mesure de maintenir la stabilité de leur personnel, mais aussi de renforcer leur position concurrentielle.
8. Échanger des expériences est utile
Les entreprises ont beaucoup à apprendre les unes des autres, car les responsables des ressources humaines sont confrontés aux mêmes problèmes. Il peut donc être utile d'échanger des conseils ou simplement de faire preuve de compréhension vis-à-vis des défis de chacun. En partageant des idées et solutions, vous renforcez non seulement votre réseau, mais aussi le sentiment de responsabilité partagée et l’inspiration. Cela vous permet d’aborder cette thématique complexe avec une motivation renouvelée.
9. Comment les autorités peuvent-elles apporter leur contribution ?
Les défis liés aux absences de longue durée deviennent de plus en plus pressants en raison du vieillissement de la population, de l'évolution vers des professions hautement qualifiées et axées sur les services et de la baisse d’intérêt pour les métiers physiquement exigeants. Une stratégie à long terme est nécessaire, mais les entreprises ne peuvent y parvenir seules. Elles ont besoin d'un soutien plus large, car elles se heurtent actuellement à plusieurs obstacles.
Par exemple, la période d'attente de 9 mois dans le cadre d’un processus formel de réintégration est trop longue dans les cas évidents de force majeure médicale, comme lorsqu’un travailleur ne peut plus soulever de poids et qu'il est clair que son retour n'est pas envisageable. Il convient dès lors d'intervenir plus rapidement dans l'intérêt des deux parties.
10. Une réintégration réussie est la clé
Pour favoriser une bonne réintégration, mieux vaut maintenir le contact durant l’absence de longue durée. Appelez de temps en temps pour prendre des nouvelles, sans mettre la pression et en tenant compte des disponibilités du travailleur. Vous montrez ainsi au travailleur qu’il est important et facilitez son retour au travail. L’envoi d'une carte de la part de l’équipe ou de la direction donne également un signal positif.
Après trois mois, il est conseillé de reprendre contact pour discuter de la réintégration. Lors du retour du travailleur, il est important d'impliquer l'équipe et d’être attentif à l'impact qu’une reprise progressive, par exemple, peut avoir sur l'équipe. Pour terminer, il est essentiel de créer un environnement sûr et soutenant pour le travailleur lors de son retour.
Votre entreprise souhaite-t-elle s'engager davantage en faveur des carrières d'avenir ? Les initiatives suivantes vous aideront à démarrer :
- En février, nous avons lancé un nouveau Groupe de Travail Enseignement & Marché du Travail, où des thématiques telles que la formation, l'apprentissage en alternance, l'attractivité du secteur, le développement de carrière... seront abordés. Contactez Goedele Verhaeghe pour plus d'informations.
- Au printemps, nous prévoyons un programme de formation avec différents modules pour continuer à développer, au niveau de l'entreprise, une politique proactive en matière d'absentéisme, renforcer les compétences relationnelles des dirigeants, travailler sur la motivation et le bien-être au travail...
- Nous étudions également la possibilité de réaliser une étude sur l'absentéisme adaptée à l'industrie alimentaire, dans le cadre de laquelle les entreprises alimentaires pourraient apporter leur contribution et ensuite se positionner par rapport au secteur, en termes d'absentéisme de courte ou longue durée, du facteur Bradford...