À table avec... Petty De Sloovere de Koffiecafé

25.09.2024

Latte, frappé, cappuccino, glacé ou plutôt (chaleureusement) réconfortant ? Chacun apprécie le café à sa manière. Cela sera-t-il encore possible à l’avenir ? Actuellement, l'augmentation du prix des grains de café fait couler beaucoup d’encre. Une tempête dans une tasse de café ? Nous avons posé la question à Petty De Sloovere, secrétaire générale de Koffiecafé, l’Union Royale des Torréfacteurs.  

Les mains de Petty entourent une tasse de cappuccino : c’est sa façon préférée de savourer un café l'après-midi. Demain, elle s’envole pour le Kenya afin d’y découvrir des plantations de café. Nous avons toutefois réussi à la retenir un moment pour une agréable conversation, vous l’aurez deviné, autour du café. Comment s’annonce l’avenir de notre stimulant mental et physique ?

Bonjour Petty, le Belge aime-t-il le café ? 

« Absolument ! Le café est même la boisson chaude la plus importante pour les Belges. Nous apprécions un bon café fraîchement préparé, du petit-déjeuner au ‘digestif’. Le Belge est un grand amateur de café, avec une consommation moyenne de 5,7 kg de café par an. Ce chiffre nous place en milieu de classement en termes de consommation de café par habitant dans le monde.

Dans des pays comme la Suède et la Finlande, la consommation est beaucoup plus élevée car ils boivent de plus grandes tasses de café, souvent de thermos.  
Il est intéressant de noter que, contrairement à la croyance populaire, les Italiens boivent un peu moins de café que les Belges.

Cela s'explique par le fait qu'ils consomment principalement des espressos hors de chez eux. En Italie, il est courant d'entrer dans un bar à café pour une pause rapide, où l'on peut déguster un espresso pour environ 1 euro, souvent accompagné de dolci, des douceurs sucrées. Le prix étant peu élevé, boire un espresso dans un bar à café est une habitude quotidienne pour de nombreux Italiens. »

Actuellement, l'augmentation du prix des grains de café fait couler beaucoup d’encre. Faut-il s’en inquiéter ?

« Le prix du café devrait augmenter dans les années à venir, avec des records attendus en 2025 et 2026. Cette augmentation est due aux mauvaises récoltes et aux sécheresses dans des pays producteurs de café comme le Vietnam et le Brésil. Les prix du café sont fixés sur les bourses de New York et de Londres et fluctuent fortement, entraînant une forte spéculation sur les marchés. »

Dans quelle mesure notre tasse de café est-elle durable ? 

« Nos producteurs de café poursuivent leurs efforts pour rendre notre café encore plus durable. Il existe de nombreuses innovations durables : pensons, par exemple, aux capsules recyclables et rechargeables, conçues à partir de maïs ou de fibres de bois.

Par ailleurs, le marc de café est de plus en plus souvent récupéré pour fabriquer des produits tels que du savon, des vélos et des planchers en bois. Des start-ups collectent le marc de café chez IKEA, entre autres, et l'utilisent pour créer de nouveaux produits.

Les grains de café sont traditionnellement torréfiés au gaz naturel ou à l'électricité, mais des développements sont en cours pour torréfier le café à l'aide de l'énergie solaire. Bien que l’énergie solaire ne soit pas toujours constante, elle pourrait devenir une option écologique importante à l'avenir. »

Quelles tendances observes-tu ? 

« Lors de la crise du coronavirus, la consommation de café à domicile a considérablement augmenté en raison de la fermeture des établissements de l’Horeca.

À un moment donné, les bars à café ont été autorisés à ouvrir pour la vente à emporter, mais la consommation à l'intérieur n'était pas autorisée. Entretemps, la consommation hors domicile est revenue au niveau d'avant 2019 et le nombre de bars à café continue d'augmenter, en particulier dans les zones urbaines. Ces bars à café attirent de nouveaux amateurs grâce à la variété de leurs spécialités et à leurs connaissances en matière de café. Et cette offre variée plaît aux Belges : en fonction de l'heure et du lieu, nous préférons un café différent.
 

Une tendance à épingler dans la consommation à domicile est le passage du café moulu, des dosettes et capsules aux grains de café, utilisés dans des machines entièrement automatiques. Les consommateurs veulent avoir chez eux la même expérience du café que dans les bars à café. Autrement dit, les grains de café sont de plus en plus souvent moulus à la maison. Les solutions à usage unique, telles que les capsules et dosettes, restent toutefois très prisées. »

Et pour finir : quel succès le café belge rencontre-t-il dans notre pays et à l’étranger ?

« À la demande de Fevia, iVOX a récemment réalisé une enquête sur la manière dont le consommateur belge perçoit les produits alimentaires et boissons belges. Il en ressort que nos compatriotes n'associent pas encore spontanément « café » et « belge ». Ainsi, seuls 12,6 % d'entre eux déclarent acheter du café belge. En 2023, nous avons exporté quelque 67 629 tonnes de café, tandis que nous en avons importé 157 201 tonnes.

Quant à la (re)connaissance du café comme étant belge, il y a sans aucun doute encore une marge de progression pour les années à venir. De plus, le Belge reste un véritable épicurien qui apprécie une bonne tasse de café et ne peut se passer de ce petit plaisir réconfortant. »