L’innovation est au cœur de l’industrie alimentaire. En innovant les entreprises alimentaires peuvent répondre aux nouvelles tendances et attentes des consommateurs et rester compétitives. En collaboration avec Wagralim, la plateforme d’innovation du secteur agro-alimentaire wallon, Fevia Wallonie stimule le développement de projets innovants entre et au sein des entreprises alimentaires, et en particulier pour les nombreuses PME que compte le secteur. Comment ? En provocant la rencontre entre les différents partenaires. Avec Guy Paternoster, président de Fevia Wallonie et nouveau président de Wagralim, nous revenons sur l’événement ‘Wagralim Food Connections’ de septembre qui, conçu autour du thème de l’innovation, a rassemblé pas moins de 250 acteurs pour échanger des idées et démarrer de nouveaux projets.
Monsieur Paternoster, quelles sont ces nouvelles tendances qui nécessitent tant d’innovation alimentaire ?
Actuellement, les innovations portent sur le clean label. Ce procédé consiste à mettre à disposition des aliments équilibrés et sûrs sans additifs ou sans certaines catégories d’ingrédients, comme par exemple les produits « sans gluten ». Aujourd’hui, cette tendance va de plus en plus loin en intégrant des ingrédients d’origine végétale, comme source de protéines, et locale, de provenance européenne ou nationale. Il s’agit donc d’une sorte de mégatendance prônant la naturalité avec des aliments connotés comme étant sains, naturels et plutôt à base de matières premières végétales. Des labels comme le « vegan » viennent accentuer cette tendance, en occupant un large espace médiatique ou marketing, bien que les parts de marché restent faibles. Cependant, ces labels jouent un rôle d’influenceur important. Le challenge pour nos entreprises alimentaires est d’arriver à intégrer ces tendances tout en respectant les contraintes de goût, de sécurité alimentaire et bien entendu de prix.
Quels sont les grands défis pour les entreprises alimentaires wallonnes ?
Les défis sont nombreux, mais pour nos entreprises il s’agit surtout d’arriver à intégrer les nouvelles tendances pour le marché européen tout en répondant aux demandes de la grande exportation. Nos entreprises doivent pouvoir surfer sur les nouvelles tendances et en même temps évoluer vers plus de durabilité. Dans un marché qui est toujours en croissance, les entreprises alimentaires ont difficile à trouver et attirer des talents. Pourtant, elles ont continuellement besoin de nouveaux collaborateurs suffisamment qualifiés pour soutenir leur croissance innovante. Par ailleurs, elles doivent faire face aux grands défis que sont l’énergie, la durabilité et l’intégration du numérique, à la fois au niveau technologique mais aussi au niveau du business model. Les entreprises alimentaires doivent s’adapter à la nouvelle vague du numérique et préparer leur transformation digitale en adaptant leur stratégie.
En quoi un événement comme le Wagralim Food Connections est tellement important pour innover ?
L’événement annuel de Wagralim est plus qu’important, car il provoque la rencontre entre différents acteurs du secteur agroalimentaire. Entreprises, scientifiques et formateurs sont concernés par notre événement qui les rassemble à un seul et même endroit. Cette rencontre permet de maintenir les partenariats existants et d’en créer de nouveaux, des projets collaboratifs aux missions internationales, en passant par des nouveaux services, des formations….
Le réseau Wagralim est le moteur du pôle et durant cet événement, celui-ci il est mis en valeur. Pendant plusieurs heures, notre réseau a ainsi la possibilité d’échanger et de partager ses idées mais aussi de s’inspirer grâce à différents séminaires.
Quel est l’objectif du nouvel outil de validation de marché Ffeedback qui a été présenté à l’événement ?
Wagralim souhaitait absolument développer une solution digitale accessible aux très petites entreprises et aux PME qui représentent plus de 90% de notre tissu économique. Le marché alimentaire est de plus en plus volatil et exigeant. Une entreprise a 76% de chances de vivre l’échec commercial lors du lancement d’un nouveau produit au cours de sa première année. Pour déjouer ces perspectives défavorables, Ffeedback permet de déterminer les opportunités les plus favorables ou de challenger ses concepts auprès de consommateurs ciblés, B2C et B2B. Il s’adresse aux entreprises de toutes tailles souhaitant accélérer leur croissance en Belgique ou à l’international.
Depuis septembre vous êtes le nouveau président de Wagralim. Félicitations ! Quelle plus-value pouvez-vous apporter ?
Je pense pouvoir apporter une très bonne connaissance de l’industrie alimentaire wallonne. J’ai de l’expérience dans de grands groupes, telle que la Raffinerie Tirlemontoise mais aussi dans les PME grâce à mon investissement chez Fevia. Je connais également le monde universitaire et de la recherche, tout en étant aussi proche de l’agriculture. Pour toutes ces raisons, je porterai une attention particulière à l’innovation au service de la durabilité du système agroalimentaire wallon. Enfin, je veillerai à augmenter les interactions avec la communauté universitaire qui détient une grande richesse d’idées, de savoirs et savoir-faire.
Visionnez la vidéo dédiée à l'événement Wagralim Food Connections