La Belgique est connue pour son chocolat. Logique si l’on sait que la praline a été inventée en Belgique. Et Ruby, le chocolat rose de Barry Callebaut ? Et bien oui, son centre d’innovation à Wieze en Flandre orientale a collaboré au développement de celui-ci. Guy Gallet, secrétaire général de Choprabisco, l'Association Royale Belge des Industries du Chocolat, de la Praline, du Biscuit et de la Confiserie, nous plonge dans l’univers merveilleux du chocolat belge.
« Avec 663.000 tonnes par an, la Belgique est le deuxième plus grand exportateur de chocolat au monde. »
Bonjour Guy, tout le monde sait que le chocolat fait partie de l’identité belge, mais que peut-on encore apprendre à son sujet ?
Notre chocolat belge fait en effet partie de notre patrimoine culturel. Cette friandise belge est donc aussi connue et appréciée dans le monde entier. Je pense spontanément à la phrase d’ouverture du discours de l’ancien président Obama lorsqu’en mars 2014, en visite à Bruxelles, il déclarait : “I have to admit it is easy to love a country famous for chocolate and beer”. Ce que peu de gens savent, c’est qu’avec 663.000 tonnes par an, la Belgique est le deuxième plus grand exportateur de chocolat au monde. Et si vous exprimez les exportations en kilos par habitant, c’est la Belgique qui s’impose, bien au-dessus des autres pays.
Quelles tendances ont vu le jour ces dernières années dans le secteur du chocolat ?
Ces dernières années, l’offre en chocolat s’est énormément élargie, aussi bien pour les pralines, les barres et tablettes que pour les autres produits du segment du chocolat. Voyez le large assortiment de pralines, allant des goûts classiques aux goûts très spéciaux glanés dans le monde de la gastronomie. L’offre en tablettes est elle aussi sans limite : auparavant, on trouvait des tablettes de chocolat noir, de chocolat au lait et de chocolat blanc, aujourd’hui on trouve des tablettes avec différents pourcentages de cacao, différentes origines de cacao, incluant des fruits, des épices, …
De plus, le chocolat belge aide à valoriser d’autres produits finis. Nous constatons que le chocolat belge premium est souvent ajouté à d’autres produits tels que les biscuits, la glace de consommation, les fruits séchés.
Comme dernière tendance, nous voyons, d’une part, de plus petits chocolatiers artisanaux, créatifs et innovateurs, qui offrent une qualité supérieure avec des concepts exclusifs et, d’autre part, une vague de consolidation qui se poursuit auprès des moyennes et des plus grandes entreprises. Mais, par-dessus-tout, le savoir-faire et le professionnalisme du travail du chocolat demeurent en Belgique.
Comment le secteur peut-il continuer à se développer ?
La croissance des exportations constitue une première évolution positive. C’est en Asie et en Amérique du Nord que la demande en chocolat augmente le plus rapidement et c’est donc là aussi que se situent nos principaux marchés hors Europe. Grâce aux exportations, le secteur se développe, la promotion de notre chocolat belge de qualité se fait dans le monde entier et chacun a la chance de pouvoir y goûter.
A côté de cela, ces dernières années, le développement durable est devenu un must-have et il fait aujourd’hui intégralement partie de l’identité d’une entreprise. Ainsi, bon nombre de producteurs de chocolat s’engagent à soutenir les agriculteurs locaux et à fabriquer du chocolat uniquement à base de fèves de cacao durables.
Chacun peut également consulter les programmes de durabilité sur les sites web des entreprises productrices de chocolat ainsi que le rapport de durabilité en ligne de Fevia
Peut-on encore innover avec un produit aussi traditionnel que le chocolat ?
Innover reste important ; en 1912, Jean Neuhaus a inventé la praline et en 2017, Barry Callebaut a présenté au public Ruby, le quatrième type de chocolat. Nous pouvons certainement appliquer le savoir issu de la gastronomie au secteur du chocolat et aux secteurs apparentés.
Les consommateurs accordent toujours plus d’importance à l’alimentation et à la santé, à juste titre car l’obésité augmente chaque année dans le monde entier. Le secteur du chocolat en est conscient et investit dès lors davantage dans la qualité et la transparence plutôt que dans la quantité. Une petite douceur ne se refuse pas tant que c’est avec mesure et que cela s’inscrit dans un régime alimentaire équilibré. Nous répondons au consommateur en cette matière avec notre offre de chocolat sans sucre ou avec moins de sucre, par exemple. Celui-ci connaît d’ailleurs une progression aussi bien auprès des chocolatiers artisanaux que dans les supermarchés.
Avec la Convention Alimentation équilibrée, le secteur s’engage à produire une alimentation plus équilibrée et à aider le consommateur à opter pour un choix sain. Découvrez les efforts des entreprises productrices de chocolat en cliquant ici
Vois-tu des menaces pour le secteur du chocolat ?
La menace principale est la disponibilité en cacao. L’augmentation de la demande mondiale fait que l’on doit investir davantage au niveau de la productivité dans les pays producteurs de cacao ; l’efficacité et le savoir peuvent déboucher sur de meilleurs revenus pour les producteurs de cacao, ce qui mènera de nouveau à un meilleur niveau de vie dans ces pays.
De quoi es-tu le plus fier en tant que représentant du secteur ?
Le secteur du chocolat en Belgique contribue au rayonnement de tout le pays dans le monde. L’ensemble des chocolatiers artisanaux et des PME ainsi que les fabricants de chocolat de couverture travaillent en commun à la transmission de cette magnifique image du chocolat belge. Choprabisco, en tant que fédération, représente tous ces opérateurs du secteur et soutient un certain nombre d’initiatives importantes telles que le « Belgian Chocolate Code », rédigé pour contrer l’utilisation abusive de la mention « chocolat belge », ainsi que toutes les initiatives du secteur en matière de durabilité. Le conseil d’administration de notre association est composé de façon équilibrée de personnes issues aussi bien de petites que de grandes entreprises ainsi que d’entreprises flamandes, bruxelloises ou wallonnes. Très varié donc, tout comme notre chocolat belge !
Pour en savoir plus sur le secteur du chocolat belge, contactez Guy Gallet, secrétaire général de Choprabisco