Vers quoi le Brexit nous conduira-t-il ? Lisez dans cet article dans quelle direction nous nous avançons et comment Fevia se positionne au nom de l’industrie alimentaire belge.
Situation
Au RU, le Brexit s’est enlisé au point d’être dans un impasse totale. Le projet d’accord de séparation, que la première May avait négocié avec l’UE, a déjà été rejeté trois fois par le Parlement britannique. Les députés peinent en effet à trouver une majorité en faveur de solutions alternatives. Le RU bénéficie d’un nouveau délai de l’UE jusqu’au 12 avril pour faire savoir ce qu’il compte faire. Dans quelle direction s’engage-on ?
- L’accord est approuvé et nous assisterons à un retrait ordonné de l’UE le 22 mai prochain
Si le projet d’accord est approuvé avant le 12 avril, le RU aura jusqu’au 22 mai - le jour avant la tenue des élections européennes - pour prendre les mesures législatives qui s’imposent en vue d’un retrait ordonné. Après cette date, commencerait alors une période transitoire dite de ‘statu quo’ qui durerait jusque fin 2020, durant laquelle la législation de l’UE resterait d’application pour le RU. Durant cette période, l’UE et le RU négocieraient leurs futures relations commerciales : un accord de libre-échange, un accord de douane, avec ou sans éléments du marché unique … ? - Le RU obtient un délai supplémentaire
La première May a demandé un délai supplémentaire jusqu’au 30 juin 2019. Les chefs d’Etat et de gouvernements européens doivent approuver la demande de délai supplémentaire. Ils se réuniront le 10 avril pour un sommet européen spécial afin de réexaminer la situation. Ils craignent en effet qu’un délai aussi court ne mette en danger le processus électoral européen et ne compromette ainsi l’avenir juridique de l’UE. A compter du 2 juillet, le nouveau Parlement européen se réunira pour entamer une nouvelle législature. Qu’en sera-til des sièges britanniques au Parlement après la redistribution ? Devra-t-on désigner un commissaire britannique ? L’UE veut savoir avant le 12 avril si oui ou non le RU participera aux élections européennes. Le président de l’UE Tusk parle déjà d’une “flextention” d’un an. Les Britanniques auront un an de plus pour décider de la suite à donner aux événements. S’ils arrivent à trouver un accord plus tôt, ils pourront quitter l’UE plus rapidement. Le président de la Commission Juncker et le président français Macron préconisent en tous cas la ligne dure. - On se dirige vers un Brexit dur le 12 avril
Si aucun accord n’est intervenu à cette date, le RU quitterait obligatoirement l’UE le 12 avril prochain, et dès le lendemain nos relations commerciales avec le RU seraient pareilles à celles que nous entretenons avec les pays tiers, à savoir sous le régime de l’OMC.
Point de vue de Fevia
Le Royaume-Uni est le quatrième partenaire commercial en terme d’importance pour les entreprises de secteur alimentaire belge, représentant un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euro, soit près de 10 % du volume des exportations. Un scénario sans accord ou "no deal" aurait un impact sur nos relations commerciales en les rendant plus difficiles et plus coûteuses. Une étude de la KU Leuven a montré que l’industrie alimentaire belge pourrait perdre plus de 3000 emplois.
L’avis de Fevia est tranché : il faut absolument tout faire pour éviter un Brexit dur. Un nouveau report pourrait notamment augmenter les chances d’un retrait ordonné. S’ils avaient plus de temps, les Britanniques pourraient demander de rester dans l’union douanière, peut-être même renonceraient-ils au Brexit.
Quoi qu’il en soit, notre devise, elle ne varie pas, « Prepare for the worst, hope for the best”. Jusqu’à nouvel ordre, nous devons donc continuer à nous préparer à la possibilité d’un Brexit dur. Et cette mise en garde vaut aussi bien pour les instances gouvernementales que pour les entreprises.
- Fevia en appelle aux instances belges et européennes pour prendre des mesures d’urgence.
- Lisez ici ce que vous devez savoir et faire.