L'Australie est une destination d'exportation de plus en plus importante pour les produits alimentaires et boissons belges. L'année dernière, le pays figurait pour la première fois dans le top 5 des destinations d'exportation lointaines, dépassant des marchés établis tels que la Corée du Sud et le Canada. L'accord commercial entre l'Europe et l'Australie, sur le point d'être conclu, stimulera davantage le commerce des produits alimentaires et des boissons. La mission économique en Australie, qui débute à la fin de cette semaine, arrive donc à un moment idéal pour les producteurs alimentaires belges qui souhaitent se lancer ou se développer sur ce marché.
Going up in “The Land Down Under”
Les Australiens sont de vrais gourmands. En tant que société multiculturelle, ils s’intéressent à l’alimentation du monde entier. Ils ne refusent pas un bon morceau de bœuf Angus au barbecue, mais ils sont également très attentifs aux tendances telles que l'alimentation biologique, végétarienne et vegan, ainsi qu’aux produits contenant moins de sucre et les produits « sans... ». L’Australie, avec un chiffre d'affaires de 119 millions d'euros en 2022, est donc devenue ces dernières années la 5e destination d'exportation lointaine pour l'industrie alimentaire belge.
Toutefois, il ne s'agit pas d'un marché facile pour les exportateurs. Le pays possède un important secteur agricole et les Australiens sont chauvins. L'île est en outre également protectionniste : la viande, les fruits et les légumes frais ne sont pas autorisés à entrer par crainte des maladies.
L'Australie est donc un marché particulièrement intéressant pour les produits alimentaires transformés. Les produits congelés à base de fruits, de légumes et de pommes de terre suscitent beaucoup d'intérêt. En effet, quand c'est l'hiver en Australie, c'est l'été ici, ils importent donc ce qu'ils n'ont pas en stock. Les plats préparés congelés et réfrigérés sont donc également très demandés. Les biscuits et les chocolats belges sont bien établis et les gaufres y sont la nouvelle tendance.
Pour la pils belge, dont la durée de conservation est de 6 à 9 mois, l'Australie n'est pas intéressante en raison de la longue durée du transport. Les bières spéciales belges jouissent d'une solide réputation dans ce pays, mais elles sont chères en raison des accises sur l'alcool élevés. Pour une caisse de bières spéciales, il faut payer jusqu'à 20 euros d'taccises. La viande de porc belge peut à nouveau être exportée, maintenant que la Belgique a retrouvé le statut de pays « indemne de peste porcine », mais elle n'est actuellement pas compétitive par rapport à la viande de porc brésilienne moins coûteuse.
L'accord commercial entre l'UE et l'Australie exempte les exportations de droits de douane
Les négociations avec l'Australie sur un accord de libre-échange étaient entrées dans leur phase finale avant l'été, mais elles ont abouti à une impasse concernant l'accès aux marchés pour les produits agricoles. L'Australie souhaite exporter plus de viande bovine et de produits laitiers vers l'Europe, mais l'UE ne veut pas augmenter sa proposition de volume autorisé. En dehors de ces produits et d'autres produits dits « sensibles », le commerce sera entièrement libéralisé. Ainsi, dès l'entrée en vigueur de l'accord, les droits de douane ne devront plus être payés sur les produits alimentaires finis et les boissons.
La Belgique avait deux priorités dans les négociations : les exportations sans droits de douane de légumes surgelés, en particulier, et l'harmonisation des réglementations en matière de sécurité alimentaire. La Belgique souhaite également que l'Australie modifie la classification de certaines bières belges aux fruits. Elles relèvent désormais de la catégorie des « alcopops », qui sont soumis aux mêmes accises élevées que les spiritueux. Sur le plan défensif, la Belgique demande des clauses de sauvegarde solides pour protéger les secteurs de la viande et des produits laitiers d'une trop forte concurrence australienne.
Au début de l'année, l'UE a conclu « l'accord commercial le plus écologique jamais conclu » avec la Nouvelle-Zélande, qui comporte des engagements ambitieux en matière de commerce et de développement durable. L'accord comprend des engagements contraignants en matière d'objectifs climatiques et de droits du travail, ainsi que des engagements relatifs à l'économie circulaire et à la déforestation. Il s'agit également du premier accord commercial européen comportant un chapitre distinct sur les systèmes alimentaires durables et le bien-être animal. Il est prévu que l'accord avec l'Australie aille dans le même sens.
Ainsi, il est important de savoir que le transport des denrées alimentaires ne représente que 6 % des émissions totales de CO2 liées à la production alimentaire. Pour le climat, il est donc plus important de s'intéresser à ce que les gens mangent et à la manière dont cela a été produit, plutôt qu'à l'endroit d'où cela provient.
La délégation alimentaire suscite un grand intérêt
Du côté australien, l'intérêt pour les entreprises alimentaires belges est frappant. Les entreprises ont, entre autres, des entretiens avec des acheteurs de Woolworths, qui, avec Coles, domine le marché australien de détail, et avec des acheteurs d'Aldi, qui est actuellement le troisième grand acteur sur le marché. Ils rencontreront également des importateurs, des distributeurs et des experts du commerce de détail, du foodservice et de l’horeca. Ils continueront à guider les Belges sur le marché australien.
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