La durabilité est au cœur de l’industrie alimentaire. Tout commence par l’achat des matières premières agricoles. De plus, les entreprises alimentaires sont amenées à prendre toute leur chaîne d’approvisionnement en considération, ce qu’on définit comme le devoir de diligence. Pour aider les entreprises, surtout les PME, à devenir plus durables au niveau de leurs achats et à mieux comprendre ce devoir de diligence, Fevia organise trois initiatives : une série de 4 projets pilotes et un réseau d’apprentissage de 5 ateliers dédiés au devoir de diligence dans la chaîne alimentaire, et la 3e session de la Food Future Academy sur les achats durables. Nous avons parlé à deux experts qui nous expliquent ces initiatives plus concrètement.
Le devoir de diligence : un nouveau défi
La Commission européenne lancera prochainement une initiative législative sur la « devoir de diligence dans la chaîne d'approvisionnement ». Cela obligera les entreprises à analyser et à traiter les risques dans leur chaîne d'approvisionnement. « Cette obligation légale offre en même temps la possibilité de travailler à une relation plus durable avec les fournisseurs et d'acquérir un avantage comparatif sur un marché en évolution rapide », souligne Ann Nachtergaele, Environmental Affairs & Energy Director chez Fevia.
Pour aider les entreprises à faire face à cette nouvelle obligation, Fevia, avec le soutien de l’Institut fédéral du développement durable IFDD, lance quatre projets pilotes, en collaboration avec des experts de Sustenuto et de l’HIVA-KU Leuven. Les entreprises qui n’ont pas le temps pour un programme intensif, peuvent participer à un réseau d'apprentissage composé de cinq ateliers. Ces ateliers se concentreront sur l'acquisition de connaissances et la pratique.
Boris Verbrugge, senior researcher à l’HIVA-KU Leuven, explique plus concrètement le concept de devoir de diligence :
« Il s'agit de traiter avec soin les risques liés aux droits de l'homme, non seulement dans le cadre de vos propres activités mais aussi de votre chaîne d'approvisionnement. Ce qui importe ici, c’est le concept de proportionnalité. Les mesures qu'une entreprise est censée prendre dépendent non seulement de la nature et de la gravité des risques mais aussi de la taille de l'entreprise et de sa position dans la chaîne de valeur. Ainsi, il va de soi que les efforts demandés à une grande multinationale du chocolat peuvent être différents de ceux attendus d'un artisan chocolatier. »
Concrètement, la nouvelle réglementation sera susceptible d'exiger des entreprises qu'elles établissent un plan intégrant le devoir de diligence et le mettent régulièrement à jour. Le devoir de diligence comprend quatre éléments essentiels :
- Comprendre vos risques en identifiant vos chaînes les plus stratégiques ;
- Cerner les risques en prenant les mesures appropriées (par exemple, en travaillant avec des certificats, des partenariats avec d'autres entreprises ou des ONG, des audits sociaux, ...) ;
- Rendre compte de votre approche, ce qui vous permet également de montrer où il y a encore des possibilités d'amélioration ;
- Intégrer durablement le processus de devoir de diligence dans votre politique.
La participation aux deux programmes est entièrement gratuite.
Intéressé par l’un ou par l’autre ? Envoyez un e-mail avant le 29 octobre à Ann Nachtergaele.
Achats durables : oui, mais jusqu’où ?
La question des achats durables des matières premières agricoles sera prochainement abordée lors de la troisième session de Food Future Academy, une série de 8 événements thématiques pour l’industrie alimentaire sur la durabilité et l’entrepreneuriat circulaire sur 4 années.
Tim Kamanayo (Neuhaus) qui interviendra lors de cette session en tant qu’expert, nous en dit plus sur les enjeux des achats durables et l’engagement de l’entreprise :
« La durabilité n'est pas un mot à la mode, c'est avant tout un devoir moral mais aussi une opportunité commerciale et cela commence avec votre politique d'achat. La sensibilisation aux marques durables est élevée, surtout parmi les jeunes générations. Elles sont sensibles à l'origine de vos matières premières. Il faut donc s'attendre à ce que les marques durables fassent mieux que leurs concurrentes. »
Neuhaus est fière d'être signataire de l'initiative Beyond Chocolate Charter, qui confirme son engagement ferme en faveur du chocolat équitable. En plus de l’utilisation d’ingrédients 100 % naturels et de cacao 100 % certifié, l'ensemble de sa production de cacao sera 100 % traçable d'ici 2025.
« En travaillant avec du cacao traçable, nous garantissons un contrôle sur le bon fonctionnement des plantations. De cette manière, nous pouvons détecter et combattre le travail des enfants, lutter contre la déforestation et assurer un revenu viable aux cultivateurs. C’est pourquoi nous avons également investi dans notre propre plantation de cacao en Équateur, en Amérique du Sud. 36 % du cacao que nous utilisons provient déjà de cette plantation. »
Pour vous inscrire à la prochaine session Food Future Academy sur les achats durables, cliquez ici