Première réaction à l’accord de gouvernement
Fevia, la fédération des entreprises alimentaires belges, est satisfaite qu’un nouveau gouvernement fédéral pleinement opérationnel ait enfin été formé. Cela permet qu’une politique puisse aussi être menée au niveau fédéral, ce dont notre secteur a un urgent besoin pour continuer à jouer son rôle essentiel : assurer une alimentation de qualité et durable dans un contexte aux nombreux défis. Fevia souhaite beaucoup de succès à notre nouveau Premier ministre, Bart De Wever, et à son futur gouvernement, et se tient prête à collaborer pour élaborer une politique adaptée. En tant que partenaire constructif, nous voulons contribuer activement et être impliqué dans toutes les décisions qui soutiennent nos entreprises et notre industrie alimentaire, dans l’intérêt de tous.
Fevia se félicite de l'accent mis sur l'industrie, la compétitivité et la volonté du gouvernement de ne pas augmenter le coût des produits alimentaires. Elle salue également les mesures de flexibilité et les réformes destinées à fournir à nos entreprises les talents nécessaires et leur apporter une bouffée d’oxygène. Ces éléments sont essentiels pour favoriser et soutenir la reprise économique et la transition. Toutefois, elle regrette que l’ensemble de la chaîne agroalimentaire ne soit pas reconnue comme un secteur stratégique.
Une première réaction en attendant une analyse approfondie des textes de l’accord de gouvernement :
Attention portée à l’industrie et à la compétitivité
Fevia est satisfaite que la compétitivité de l’industrie, qui traverse une période difficile, reçoive l’attention nécessaire et que l’on s’attaque à nos handicaps concurrentiels structurels – certes dans les limites budgétaires existantes. Car l’urgence est grande.
La rentabilité de nos entreprises n’a cessé de se dégrader ces trois dernières années, atteignant un niveau plancher de 2,32 % en 2024. En seulement 11 mois, la production dans nos entreprises a diminué de 3,1 %, tandis que nos exportations – qui représentent la moitié de notre chiffre d’affaires – suivent la même tendance, avec une baisse de 2,1 % entre janvier et octobre.
Ces intentions doivent maintenant être traduites en mesures concrètes. Il est positif que la compétitivité soit soutenue par un cadre stable en matière de réduction fiscale pour le travail de nuit et en équipes, par une réduction des charges salariales sur les bas et moyens revenus, ainsi que par l’ambition de maîtriser les prix de l’énergie pour toutes les entreprises.
En outre, la réforme fiscale devrait récompenser le travail sans augmenter le coût salarial pour les employeurs. L’indexation automatique des salaires est maintenue; le respect strict de la loi sur la norme salariale et une correction en cas de dérapage des coûts salariaux deviennent ainsi d’autant plus importants.
Nous espérons que ces mesures mettront fin aux difficultés rencontrées par nos entreprises. Enfin, il est important que l’on puisse désormais mettre en place une véritable politique industrielle. L’industrie, colonne vertébrale de notre économie, est sous forte pression. Fevia est prête à travailler, en concertation avec les ministres compétents et les secteurs concernés, à l’élaboration d’une politique adaptée et tournée vers l’avenir.
Attention portée à la consommation intérieure
Pour l’industrie alimentaire, il est également essentiel que le coût des produits alimentaires en supermarché n’augmente pas en raison de nouvelles taxes, telles qu’une hausse de la TVA qui avait été évoquée précédemment. La taxe fédérale sur les emballages, une taxe de 350 millions d’euros qui n’existe pas dans les pays voisins, est réduite pour l’eau et les emballages réutilisables.
Les accises sur les boissons sans sucre, le café et le thé sont supprimées. La porte reste ouverte à une réduction des accises sur d’autres boissons. Il est positif que le problème des achats transfrontaliers de produits alimentaires et de boissons, qui nous fait perdre 2 millions d’euros par jour au profit de nos pays voisins, soit enfin reconnu. La question est de savoir si ces mesures suffiront à y mettre un terme.
Un marché du travail plus flexible
A côté du renforcement de la compétitivité, il est également positif que des réformes du marché du travail et des pensions soient enfin mises en œuvre afin que les nombreuses pénuries de main-d’œuvre, y compris dans l’industrie alimentaire, puissent être comblées plus rapidement.
Des mesures complémentaires de flexibilité du travail, notamment en matière d’annualisation du temps de travail, d’heures supplémentaires, de flexi-jobs et de travail étudiant, pourront en outre donner un peu d’oxygène aux entreprises. Un point négatif est toutefois que le coût des travailleurs en incapacité de travail augmentera considérablement pour les 2ᵉ et le 3ᵉ mois de maladie, alors même que les entreprises n’ont pas tous les leviers en main pour gérer cette problématique.
Le secteur agroalimentaire comme secteur stratégique
Un chapitre distinct est, à juste titre, consacré à l’agriculture. Cependant, une agriculture rentable ne peut être garantie que si les autres maillons de la chaîne sont également rentables. Nous regrettons donc que l’ensemble de la chaîne agroalimentaire ne soit pas considérée comme un secteur stratégique.
La crise du COVID et la guerre en Ukraine ont démontré combien il est essentiel de garantir l’approvisionnement alimentaire de notre pays. Pour cela, c’est toute la chaîne qui est d’importance stratégique, y compris l’industrie alimentaire, maillon central qui achète 61% de la production agricole belge et fournit 61% des produits alimentaires vendus dans les supermarchés belges.
Si le gouvernement souhaite lutter contre les pratiques commerciales déloyales dans la chaîne agroalimentaire, il est indispensable que tous les fournisseurs soient protégés de la même manière, quelle que soit leur taille.