Une sécurité alimentaire sans cesse renforcée ?

01.06.2023

Il ne fait aucun doute que la sécurité alimentaire est et reste la priorité absolue de l'industrie alimentaire belge. Il ne se passe pas un seul jour sans que nos aliments et nos boissons ne soient contrôlés rigoureusement, du champ à l'assiette. Grâce à l'autocontrôle validé, l'industrie alimentaire belge est depuis des années à la pointe de la sécurité alimentaire. Toutefois, elle veut aller encore plus loin pour conserver sa position de leader et renforcer davantage la sécurité de nos aliments.

L'autocontrôle, pierre angulaire de la sécurité alimentaire

Avant que nos aliments n'arrivent dans nos assiettes, ils sont soumis à des contrôles stricts à différents niveaux, comme l'hygiène et la qualité. Ces contrôles sont réalisés par les entreprises qui produisent nos aliments et l’ensemble des mesures qu’elles prennent portent le nom « d’autocontrôle ». Néanmoins, cela ne veut pas dire qu'elles ont le champ libre et que l'Agence pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire ne vérifie pas ce qu’elles doivent contrôler, bien au contraire. 

« L’objectif principal d’un système d’autocontrôle est de maîtriser de manière judicieuse et réalisable tous les dangers que l’on peut raisonnablement rencontrer à travers le processus de production, de transformation et de distribution, » explique Aline Van den Broeck, porte-parole de l'AFSCA. « L'opérateur, c'est-à-dire l'entreprise alimentaire, est le premier responsable du respect des dispositions légales en matière de sécurité alimentaire. Chaque opérateur connaît ses produits et connaît précisément les processus en place au sein de son entreprise. C'est donc lui qui est en mesure d'évaluer correctement les dangers et les risques et de déterminer la façon de les gérer. » 

Imke Van den Broeck, Food Policy Advisor chez Fevia, souligne que l'autocontrôle est l'un des piliers du système européen de sécurité alimentaire. « Toutes les entreprises belges actives dans la chaîne alimentaire doivent mettre en place un système d’autocontrôle et le maintenir. Il est essentiel pour garantir la sécurité des aliments, mais il convient de ne pas sous-estimer les nombreuses exigences et les nouveaux développements qu’il implique. Voilà pourquoi chez Fevia, nous organisons régulièrement des sessions d'information et des webinaires pour nos membres. Nous leur proposons également des formations, principalement grâce à notre fonds de formation Alimento »

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Il va de soi que l’autocontrôle est important pour l’entreprise concernée mais pas seulement. En effet, les bonnes performances d'un producteur de denrées alimentaires ont un impact direct sur l'image et les bonnes performances de l'ensemble du secteur. « Tout cela profite à l'ensemble de la chaîne alimentaire et, en fin de compte, au consommateur. L'AFSCA est responsable du suivi de l'autocontrôle des opérateurs. Chacun a donc sa part de responsabilité », déclare Aline Van den Broeck.

L'autocontrôle en bref

Le système d'autocontrôle inclut de bonnes pratiques d'hygiène basées sur les principes HACCP (Hazard Analysis and Critical Control Points) qui sont définis dans le Codex Alimentarius : LA référence reprenant toutes les règles en matière d'alimentation et de sécurité alimentaire. Concrètement, les entreprises doivent respecter une série d’étapes pour exclure ou traiter les dangers potentiels. Prenons l’exemple des agents pathogènes tels que Salmonella ou Listeria, des contaminants provenant de l'environnement ou des résidus de biocides. Les morceaux de verre ou de métal qui peuvent résulter du processus de fabrication représentent un autre danger. Les allergènes potentiellement présents en cas de contamination croisée peuvent également constituer un risque pour certains consommateurs. Les entreprises doivent veiller à maîtriser ces risques et les inspecteurs agréés de l'AFSCA sont chargés de contrôler leur approche. 

Une spécialité : les guides belges d’autocontrôle 

En Belgique, nous plaçons la barre encore plus haut avec la validation des systèmes d'autocontrôle à l'aide de guides d'autocontrôle. Les entreprises peuvent, sur une base volontaire, demander la validation de leur système d'autocontrôle. Dans ce cadre, l'AFSCA ou un organisme de certification reconnu vérifie si elles appliquent correctement leurs systèmes. « À cette effet, ils font appel à des guides d'autocontrôle validés qui traduisent, dans la pratique, la législation par secteur. Les guides d'autocontrôle validés sont uniques pour la Belgique et ils garantissent l’obtention d’excellents résultats en matière de sécurité alimentaire en Belgique», explique Imke.

Ces guides sont élaborés par les sous-secteurs proprement dits, évalués par le Comité scientifique de l'AFSCA avant d’être approuvés par l'AFSCA. En ce qui concerne les thèmes qui intéressent tous les secteurs, Fevia prépare un chapitre générique qui est automatiquement repris dans chaque guide. Il peut s'agir de nouvelles tendances, de nouvelles techniques ou d'une législation qui n'a pas encore été suffisamment développée dans les guides. Fevia a déjà rédigé trois chapitres génériques de ce type, dont le plus récent sur les pathogènes environnementaux, et élabore actuellement un nouveau chapitre générique sur la « culture de la sécurité alimentaire » en collaboration avec des experts de l’UGent. Cliquez ici pour en savoir plus sur ce sujet, qui gagne en importance.  

Les chiffres de l’AFSCA montrent que les entreprises disposant d'un système d'autocontrôle validé obtiennent de meilleurs résultats lors des inspections. « Nous voulons que les consommateurs puissent être certains que les aliments et les boissons belges qu'ils achètent sont non seulement savoureux, mais aussi sûrs.  C'est pourquoi, chez Fevia, nous considérons l'autocontrôle validé comme la norme pour nos membres et nous les encourageons à appliquer davantage les guides d'autocontrôle 

Vers une nouvelle approche pour de meilleurs résultats

Afin d’améliorer davantage la sécurité alimentaire, l'AFSCA a proposé à la fin de l'année dernière une nouvelle approche de l'autocontrôle, qui envisage également une éventuelle adaptation et un renforcement des contrôles. « Même si les opérateurs disposent d'un système d'autocontrôle validé, il est possible d'en améliorer la mise en œuvre. Citons, par exemple, l'application des propres procédures, le prélèvement, la conservation et l'examen d'échantillons, la détection de signaux dans le flux de production ou l'évaluation avec suffisamment de sérieux et la prise des mesures requises suite à la détection d'une non-conformité », souligne Aline Van den Broeck.

En collaboration avec le secteur, l'AFSCA réfléchit actuellement à la manière dont notre pays peut franchir une nouvelle étape dans le contrôle préventif de la sécurité alimentaire. C’est pourquoi l’Agence formule des propositions concrètes pour optimiser la réalisation des analyses, le contenu des guides d'autocontrôle et la traçabilité. « Nous demandons aux entreprises de détailler certains aspects dans leurs guides. Par exemple, la gestion des incidents, mais aussi les risques de sécurité alimentaire liés à la contamination de l'environnement ou la culture de la sécurité alimentaire. Nous souhaitons également que les données relatives à la traçabilité soient plus accessibles, plus claires et plus faciles à traiter, notamment au moyen des avancées technologiques », précise la porte-parole de l'AFSCA.  

Entre-temps, grâce à la roadmap de développement durable de l’industrie alimentaire belge, le secteur continue d’atteindre ses objectifs en ce qui concerne la sécurité de nos aliments et de nos boissons.