De prime abord, les chiffres de l'industrie alimentaire belge donnent l'impression que tout va pour le mieux : chiffre d'affaires en hausse, plus d'emplois, plus d'investissements, plus d'exportations et une balance commerciale largement positive. Mais si l’on y regarde d’un peu plus près, la réalité est moins glamour : des ventes en volume en baisse, des marges historiquement basses, des postes vacants qui ne trouvent pas preneur, ce qui pèse sur la production, et une bien trop épaisse lasagne de taxes qui rend la concurrence avec l'étranger presque impossible et encourage les achats transfrontaliers. On peut donc parler d’un œuf de Pâques qui semble beau de l’extérieur, mais qui réserve de moins belles surprises à l’intérieur. Fevia appelle donc les décideurs politiques à prendre d’urgence des mesures pour garantir des politiques appropriées qui conduisent à une amélioration de la compétitivité et de la rentabilité : spice up your politics !
La situation de l’industrie alimentaire belge ressemble à un bel œuf de Pâques, mais il renferme de moins belles surprises
L’importance de l’industrie alimentaire en Belgique ne peut être sous-estimée : nous sommes le n° 1 de l’industrie de la transformation en termes de chiffre d’affaires (81 milliards d’euros) et d'emplois (102 000 emplois directs). Pourtant, pour la quatrième année consécutive, le volume des ventes diminue et le nombre de faillites augmente sensiblement en 2023. La rentabilité des entreprises alimentaires est également sous pression, les marges étant historiquement faibles.
Chaque jour, 4 500 postes restent vacants faute de profils adéquats, ce qui est sans précédent dans le secteur. La concurrence avec les entreprises étrangères devient de plus en plus difficile en raison de l'augmentation des handicaps concurrentiels (coût salarial, coût de l'énergie, fiscalité, etc.)
Anthony Botelberge, président de Fevia : « La bien trop épaisse lasagne de taxes et les coûts salariaux élevés empêchent pratiquement les entreprises belges d'être compétitives. Nos entreprises se trouvent dans une situation insoutenable, entre la baisse des marges d’une part, et les exigences de plus en plus sévères pour les denrées alimentaires, et les investissements nécessaires pour la transition numérique et écologique d’autre part. Il est urgent de s'attaquer à ce problème. »
Source : SPF Finances, ONSS, Belfirst, CREG, Viapass, calculs propres
Fevia demande aujourd'hui des mesures politiques pour soutenir les entreprises, avant qu'il ne soit trop tard
Concrètement, Fevia demande de travailler sur 4 points :
- Le renforcement de la rentabilité et la compétitivité en réduisant les coûts salariaux et énergétiques, en réduisant la lasagne fiscale au lieu de l'épaissir, et en veillant à la simplification et à la réduction des charges administratives.
- La garantie d’une offre suffisante de main-d'œuvre en augmentant le taux d'inscriptions dans les filières STEM et la culture STEM de l'enseignement, en renforçant l'apprentissage sur le lieu de travail dans l'enseignement secondaire et supérieur, en mettant en place des systèmes de prestations qui orientent vers les emplois vacants et les compétences recherchées, en valorisant et en soutenant la formation en entreprise et la migration économique pour les travailleurs qualifiés et les métiers en pénurie.
- Un équilibre accru et une meilleure répartition des coûts et des marges dans la chaîne grâce au renforcement de la législation protégeant les producteurs alimentaires contre les pratiques commerciales déloyales et à la surveillance de celles-ci, à la promotion et à la validation des accords sur la répartition et la répercussion des coûts et de la rentabilité au niveau des branches, au suivi trimestriel et à l'objectivation par l'Observatoire des Prix, ainsi qu'à la promotion des atouts des produits alimentaires belges.
- Une véritable politique industrielle tournée vers l'avenir, par le biais d'une concertation structurelle avec les secteurs industriels, qui stimule et soutient la transition, l'innovation et l'investissement, s'engage en faveur de la stabilité, des perspectives et de la sécurité juridique, qui prévoit une transposition sur mesure des réglementations européennes et non du gold-plating, en plus de renforcer le marché unique européen.
Bart Buysse, CEO de Fevia : « Notre appel est clair et fort. Nous constatons que les faillites augmentent dans notre secteur essentiel, que les marges continuent de baisser et que les postes vacants ne trouvent pas preneur. Nous demandons que les coûts salariaux et énergétiques soient réduits. La lasagne fiscale et les charges administratives doivent également être réduites si nous voulons protéger notre industrie alimentaire belge contre le déclin. Il est également urgent d'assurer une offre suffisante et appropriée de main-d'œuvre afin de maintenir la production et d'exploiter pleinement le potentiel de nos entreprises alimentaires. Nous demandons également plus d'équilibre et une meilleure répartition des coûts et des marges dans la chaîne. Enfin, nous sommes demandeurs d’une véritable politique industrielle et tournée vers l'avenir afin de maintenir un secteur alimentaire fort et durable en Belgique. Dans l’actuel contexte géopolitique instable, il est plus important que jamais d'assurer l'approvisionnement alimentaire sur le territoire national et de ne pas dépendre de pays étrangers pour ce faire ».
Vous trouverez de plus amples informations sur les mesures politiques proposées par Fevia dans notre mémorandum