Bruxelles, le 16 juin 2016 – Une nouvelle étude d’Eurostat* indique que l’alimentation en Belgique est en moyenne 8% plus chère que dans nos pays voisins. Les coûts salariaux élevés et le nombre de taxes et cotisations sur l’alimentation et les boissons incitent les Belges à faire de plus en plus leurs achats en dehors de la Belgique. Les taux de TVA plus élevés expliquent déjà la différence de prix de 2% par rapport aux pays voisins. FEVIA, la fédération de l’industrie alimentaire belge, met en garde contre une telle accumulation de taxes et cotisations qui conduit déjà à des pertes d’emplois. C’est la raison pour laquelle FEVIA appelle à un dialogue approfondi sur la compétitivité du secteur.
"La Belgique est un petit pays à l’économie ouverte. Nous sommes à peine plus grand qu’une tête d’épingle sur la carte du monde. La moitié des Belges habite à moins de 50 kilomètres de la frontière,” indique Jean Eylenbosch, Président de FEVIA. “Le handicap salarial, la taxe au kilomètre, les coûts énergétiques, la soi-disant “taxe santé” et toute une série d’autres taxes rendent l’alimentation plus coûteuse en Belgique comparée à d’autres pays tels que les Pays-Bas ou la France.”
FEVIA n’est donc pas surprise de constater que de plus en plus de Belges s'approvisionnent au-delà des frontières. “Les Belges votent avec leurs pieds. En 2015, les Belges ont dépensé 723,4 millions d’euros en alimentation et boissons dans des supermarchés étrangers. Par rapport à 2014, cela représente une hausse de 6,6%. Depuis 2008, les achats alimentaires transfrontaliers ont augmenté de 42,5%,” explique Chris Moris, directeur général de FEVIA.
La fédération alimentaire s’inquiète de l’avenir du secteur en Belgique. L’effet de la hausse des accises sur les boissons non-alcoolisées et l’annonce d’une « taxe santé », ne sont pas encore couverts par ces chiffres. Une étude publiée par The Retail Academy en collaboration avec PwC a néanmoins indiqué que la récente hausse de la taxe au kilomètre pourrait faire augmenter les prix des produits alimentaires en magasin jusqu’à 1,1%.
L’industrie alimentaire est aujourd’hui le pilier de l’industrie belge. Une offre d’emploi sur cinq dans l’industrie belge est une offre du secteur alimentaire. Le secteur parvient en outre à maintenir son offre d’emplois dans un contexte économique difficile. FEVIA appelle donc les autorités à se pencher sur un maintien de la compétitivité du secteur et des emplois dans notre pays. »
* http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/7490450/2-15062016-CP-EN.pdf/89fe10a7-1fbb-4d34-a4bb-e18ec179c87b