Fevia Wallonie fait 5 propositions pour une industrie alimentaire robuste en Wallonie

29.07.2024

Le nouveau gouvernement wallon est dans les starting-blocks. Fevia Wallonie, la fédération des entreprises alimentaires wallonnes, lui tend la main : « Notre secteur est un acteur important de l'industrie wallonne et au coeur du système alimentaire wallon. Travaillons ensemble pour construire une industrie robuste et un système alimentaire tourné vers l'avenir en Wallonie. La nomination d'un ‘ministre de l'industrie’ est un pas dans la bonne direction », a déclaré Anne Reul, Directrice Générale de Fevia Wallonie.

Un acteur indispensable au sein de l'industrie et de la chaîne alimentaire

L'industrie alimentaire est un secteur industriel fort en Wallonie : elle représente 20 % du chiffre d'affaires de l'industrie, 25 % des investissements et pas moins d'un emploi sur cinq. En outre, chaque emploi dans l'industrie alimentaire génère 1,75 emplois chez ses fournisseurs. Ce multiplicateur est nettement supérieur à la moyenne de l'industrie manufacturière (1,22).

Pourtant, rien n'est acquis. Au cours des 5 premiers mois de l'année, la production de l'industrie alimentaire wallonne a diminué de 3,6 % par rapport à la même période de l'année précédente. Au cours des 4 premiers mois, les exportations wallonnes de produits alimentaires et de boissons (en valeur) ont chuté de 10,3 %.

Au centre de la chaîne alimentaire, les entreprises alimentaires ont un effet structurant sur l’ensemble du système qu’elles entraînent dans leur sillage. La chaîne alimentaire est un poids lourd de notre économie : l’ensemble des maillons, de l'agriculture au commerce de détail, emploie près de 85.000 personnes, sans compter les multiples intermédiaires comme le transport ou le commerce de gros.

1. Mener une véritable politique industrielle soutenue par l’innovation

Le nouveau gouvernement wallon apportera-t-il un vent de renouveau au sud de notre pays ? La Wallonie a besoin d'une véritable politique industrielle tournée vers l'avenir. La nouvelle politique devrait offrir aux entreprises un cadre compétitif et stable et encourager l'innovation et l'investissement pour les soutenir dans leurs différentes transitions.

Fevia Wallonie salue donc la création d'une plateforme de dialogue entre les fédérations industrielles et le nouveau gouvernement wallon, pour laquelle elle a plaidé, ainsi que la nomination d’un ‘ministre de l’industrie’.

D’autre part, l'innovation est cruciale pour aider nos entreprises alimentaires à relever les défis des différentes transitions. Le pôle de compétitivité Wagralim, notre partenaire à l’innovation, doit pouvoir garder un rôle de pilote pour l'innovation dans l’industrie alimentaire, avec le financement associé et plus de flexibilité dans les processus et outils.

2. Simplifier les structures et les formalités administratives

Pour une bonne gouvernance, la vision stratégique doit aller de pair avec des structures plus efficaces et qui engendrent aussi moins de charges administratives. Les entrepreneurs ont par ailleurs besoin d'un cadre règlementaire stable, proportionné et cohérent.

Fevia a mené une enquête auprès de ses membres sur l'augmentation de la charge administrative et les résultats sont inquiétants. En 2023, une entreprise alimentaire a été soumise en moyenne à 26 contrôles et enquêtes de toutes sortes. En moyenne, les entreprises ont engagé 5 personnes supplémentaires pour faire face à cette charge administrative.

Arnaud Bonnel, président de Fevia Wallonie : « En tant que dirigeant d’une PME, je peux témoigner que les entrepreneurs doivent faire face à trop de paperasserie. Nous demandons aux décideurs politiques d'alléger la montagne de charges administratives, plutôt que de l'augmenter. Ce faisant, ils réduiront le nombre de contrôles et donneront plus de confiance aux entrepreneurs. »

3. Réduire les coûts et la lasagne de taxes

Voulons-nous garantir que les entreprises alimentaires maintiennent leurs activités en Belgique ? Il est alors essentiel de renforcer leur rentabilité et leur compétitivité, en réduisant les coûts salariaux et énergétiques et en réduisant la lasagne fiscale au lieu de la laisser grossir.

Le gouvernement wallon aurait l'intention d’adopter dès que possible une législation imposant une taxe ‘déchets sauvages’ sur les emballages. Dans les derniers projets sur la table, cette taxe était trois fois plus élevée que dans les pays voisins. Fevia Wallonie demande au gouvernement wallon de respecter le principe de ‘no gold-plating’ repris en toutes lettres dans la déclaration de politique régionale.

4. Soutenir nos entreprises et la chaîne alimentaire dans leurs efforts de durabilité

Malgré les coûts élevés auxquels elles sont confrontées, les entreprises continuent à œuvrer en faveur d'un système alimentaire durable. S'engager dans la transition verte est l'un des 4 piliers de notre roadmap de développement durable.

Récemment, Fevia Wallonie et le ministre Philippe Henry ont signé la nouvelle Convention Carbone, une initiative dans laquelle les entreprises vont au-delà des obligations légales. 68 entreprises alimentaires membres, représentant 78 sites, font un pas de plus vers la neutralité carbone. Un signal important que les entreprises alimentaires wallonnes font leur part pour relever les défis du changement climatique.

Nos entreprises s'engagent également en faveur d'une gestion durable de l'eau. Convaincus que nous pouvons apprendre les uns des autres, Fevia Wallonie et Wagralim ont mis en place un réseau d'apprentissage sur l'utilisation durable de l'eau. Les entreprises se réunissent environ trois fois par an pour discuter des solutions et des problèmes, s'inspirer les unes des autres et rencontrer des experts. Actuellement, 19 entreprises alimentaires wallonnes participent déjà à cette initiative.

Tous ces efforts nous permettent de mettre sur le marché des aliments et des boissons de qualité, innovants et durables. Et cela a évidemment un coût. Nous appelons les décideurs politiques à soutenir les efforts de durabilité de l'ensemble de la chaîne alimentaire.

5. Viser un ancrage encore plus local

Le système alimentaire wallon de demain doit être résilient et moins dépendant du changement climatique. C'est pourquoi nous encourageons le développement de filières de production locales qui créent de la valeur ajoutée dans la région. Il s'agit notamment des secteurs des pois protéagineux, de l'orge, de l'épeautre et autres céréales, des oléagineux, de la production de légumes et de fruits et de la production de denrées alimentaires d'origine animale.

Le secteur alimentaire wallon est également déjà étroitement lié au secteur agricole. Pas moins de 64 % des matières premières utilisées par les entreprises alimentaires proviennent du sol belge.

Voici un aperçu de quelques initiatives ‘filières locales’ de nos entreprises

Le besoin de talents est élevé

Le nouveau gouvernement wallon veut porter le taux d'emploi à 80 % d'ici 2030. C'est une bonne chose, car le secteur alimentaire manque cruellement de talents techniques. Près de 800 postes vacants au sein de l'industrie alimentaire wallonne ne sont tout simplement pas pourvus.

Encourageons donc les jeunes à choisir des orientations techniques et scientifiques, ce qui permettra par la suite de combler les nombreux postes en pénurie. La promotion de la formation en alternance et des STEAM dans l'enseignement secondaire et supérieur est importante à cet égard.