« Sans sucres ajoutés » : quelle interprétation ?

Maud Sermeus
14.10.2021

L’allégation nutritionnelle « sans sucres ajoutés »[1]devrait pouvoir être utilisée pour des produits alimentaires auxquels des édulcorants ont été ajoutés. Fevia considère que cette interprétation[2]permet à juste titre d’informer correctement le consommateur sur la composition d’un produit sans sucres ajoutés qui contient des édulcorants.

Bien qu’aujourd’hui la Commission européenne et certains états membres, dont la Belgique, ne partagent pas cette interprétation, plusieurs de nos pays voisins font preuve de souplesse. Dans ce contexte, Fevia souhaite qu’une seule interprétation soit appliquée à travers l’Europe, à savoir que l’allégation « sans sucres ajoutés » soit autorisée pour les produits contenant des édulcorants.

Fevia est d’avis qu’un produit alimentaire « sans sucres ajoutés » devrait se rapporter à un produit sans monosaccharides ou disaccharides ajoutés, ou toute autre aliment utilisé pour ses propriétés édulcorantes, à l’exception des édulcorants[3]. Et si les sucres sont naturellement présents dans un produit alimentaire, l’étiquette devrait comporter la mention : « contient des sucres naturellement présents »[4] . Il va de soi que si un produit contient des édulcorants, l'étiquette doit le préciser[5]

Aujourd’hui, au sein de l’Union européenne, il n’existe pas une interprétation unique et harmonisée de la mention « sans sucres ajoutés ». Les consommateurs peuvent donc trouver dans nos rayons des produits identiques avec des édulcorants mais dont l’étiquetage diffère selon leur provenance. C’est par exemple le cas de certains produits contenant des édulcorants en provenance d’Irlande car les autorités acceptent l’allégation « sans sucres ajoutés » pour ces produits-là . Cela n’aide ni nos producteurs, ni les consommateurs qui doivent pouvoir faire des choix éclairés.

 

[1] Les conditions d’utilisation de l’allégation « sans sucres ajoutés » sont reprises en annexe du règlement n°1924/2006 sur les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires.

[2] Le secteur sucrier ne soutient pas cette interprétation.

[3] Les édulcorants, tels que définis dans le règlement n°1333/2008 sur les additifs.

[4] Cf. annexe du règlement n°1924/2006 sur les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires.

[5] Cf. annexe III du règlement n°1169/2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires.