Les nouveaux chiffres économiques de Fevia dévoilent une industrie alimentaire belge en pleine croissance avant la crise du coronavirus, avec une année 2019 record en termes de chiffre d’affaire, d’investissements et d’emplois. Les mois derniers nos entreprises aussi ont été lourdement touchées, mais elles ont aussi prouvé ensemble avec leurs #FoodHeroes pourquoi nous sommes un secteur essentiel : notre approvisionnement alimentaire s’est maintenu et nous avons tous pu continuer à profiter de délicieux aliments et boissons…Maintenant que nous avons réussi à maitriser la courbe sanitaire, nous devons avoir l’ambition d’inverser la courbe économique. Il est donc temps de soutenir nos entreprises pour #ReverseTheCurve !
D’une année 2019 record…
En 2019, l’industrie alimentaire a repris son souffle après une année 2018 difficile. « On a assisté à une année record dans tous les domaines avec un chiffre d’affaires de 55 milliards d’euros, ce qui représente une hausse de 5,9 %. Nos entreprises ont investi 1,8 milliard d’euros, plus que tout autre secteur industriel, et elles sont à l’origine de la création de 1.888 nouveaux emplois ! L’emploi a d’ailleurs augmenté de 10 % en 5 ans. Par ailleurs, après des années de stagnation, les ventes sur le marché belge ont repris de près de 10 % grâce à l’augmentation du pouvoir d’achat des Belges », indique Bart Buysse, le CEO de Fevia, la fédération de l’industrie alimentaire belge.
La croissance soutenue de l’emploi se poursuit. Sur les trois dernières années, le taux de croissance annuel moyen de l’emploi dans l’industrie alimentaire avoisine les 3%, ce qui correspond à 2.000 nouveaux emplois chaque année.
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…à une année de crise 2020
Du potentiel, il y en a et même beaucoup. Mais la crise a rapidement coupé l’herbe sous le pied du premier investisseur industriel du pays…
En effet, en avril 2020 la production alimentaire belge chute, de près d’un quart (-24%) par rapport au même mois de l’année précédente. L’arrêt de l’horeca et du foodservice, combiné à une diminution significative des exportations, entraîne une baisse moyenne de 30 % du chiffre d’affaires. Depuis, l’Horeca a rouvert, mais il ne tourne pas encore à plein régime. Carole Dembour, économiste chez Fevia, a effectué plusieurs enquêtes auprès des membres de Fevia : « Une entreprise alimentaire sur trois est confrontée à des problèmes de liquidité et au moins les 3/4 des investissements ont été reportés ».
Les coûts ont augmenté, en partie en raison des nombreux investissements dans les mesures de précautions et le matériel de protection, mais les entreprises alimentaires elles-mêmes n’ont pas répercuté ces coûts. Comment expliquer la hausse des prix dans les magasins alimentaires ? « Elle était due d’une part, à l’interdiction des promotions et d’autre part, à des facteurs exogènes tels que par exemple la météo qui a impacté les récoltes de fruits et légumes dans le Sud de l’Europe. », précise encore Carole.
Pour remonter la pente : 3x3 recettes
L’impact de la crise du coronavirus sur le secteur alimentaire belge est un fait et les conséquences vont encore se faire sentir dans les années à suivre. Le secteur a montré qu’il pouvait s’adapter et le fera encore dans un objectif de croissance durable. En attendant, il faut remonter la pente et Fevia propose 3x3 recettes aux décideurs politiques pour y parvenir.
« Nous devons avoir l’ambition de remonter la pente, de travailler à la reprise économique et d’inverser la courbe. L’industrie alimentaire a prouvé être un moteur potentiel de la reprise économique, mais ce moteur ne démarrera pas tout seul. », explique Bart. Plus concrètement, il s’agit d’aider l’industrie alimentaire dans trois domaines.
Renforcer le marché belge
Nous devons avant tout rendre plus attrayant l’achat d’aliments et de boissons (belges) dans notre propre pays. Nous jouissons de délicieux produits alimentaires et de boissons de qualité, dont par ailleurs plus de 60% des matières premières utilisées sont issus du sol belge. Malheureusement, de nombreux Belges continuent de faire leurs achats au-delà de nos frontières en raison de prix plus bas et cela a de lourdes conséquences pour notre économie, nos emplois et les finances publiques. Ces achats ont encore augmenté l’année dernière de 3,5 % pour atteindre 639 millions d’euros. Nos entreprises peuvent certainement rivaliser en ce qui concerne la qualité, la diversité et le caractère innovant de nos produits. Mais il faut permettre à l’industrie alimentaire belge d’affronter à armes égales leurs concurrents étrangers au niveau des prix.
Et pour ce faire, il faut réduire la lasagne de taxes typiquement belge. Carole précise que ce sont surtout les taxes sur les boissons qui déclenchent les achats transfrontaliers. Ceux-ci représentent « une perte de près de 640 millions de chiffre d’affaires pour l’industrie alimentaire belge, entre 700 et 1000 emplois qui ne sont pas créés en Belgique et plusieurs centaines de millions d’euros de recettes publiques perdues. »
Booster les échanges internationaux
Nous devons stimuler l’exportation de nos produits à l’étranger en mettant en avant la qualité, la diversité et l’innovation belges avec notre marque de promotion « Food.be – Small country. Great food. ». Carole fait remarquer que l’industrie alimentaire a un énorme potentiel d’exportation bien au-delà de l’Europe. « En plus des Etats-Unis et de la Chine, nos produits rencontrent de plus en plus de succès en Arabie saoudite et dans les Emirats. »
Soutenir nos « food heroes »
Sans eux, nous n’aurions pas pu profiter de nos délicieux apéros et repas à la maison pendant le confinement. Ces quelques 95 000 femmes et hommes continuent à produire notre alimentation jour et nuit depuis le début de la crise.
« Pour soutenir et encourager nos (futurs) talents et food heroes, nous devons davantage investir dans la formation continue et en alternance. De cette façon ils peuvent acquérir et développer les compétences techniques essentielles pour l’avenir de l’industrie alimentaire et de la Belgique. Afin d'accroître l'afflux de talents qualifiés, Fevia appelle les autorités compétentes à miser sur l’enseignement-STEM et la formation en alternance. Les investissements dans nos Food Heroes sont également importants, pour lesquels nous, en tant que secteur, faisons divers efforts par le biais de notre fonds de carrière. Mais nous attendons également du Forem, de la VDAB et d'Actiris qu'ils se concentrent entre autres sur la formation des métiers en pénurie », conclut Bart.