Le gouvernement fédéral a annoncé cette semaine des mesures visant à soutenir également nos entreprises alimentaires et à atténuer quelque peu l’impact de la crise énergétique et de l’indexation des salaires. Pour Fevia, ce soutien est bienvenu et nécessaire, mais la question est de savoir s'il sera suffisant. Les taxes annoncées sur les emballages et les produits alimentaires risquent de nuire une fois de plus à la compétitivité de nos entreprises.
Bart Buysse, CEO de Fevia, plaide donc pour une clarification et un dialogue autour des mesures annoncées : « La continuité de notre industrie alimentaire est aujourd’hui en péril. Imposer actuellement des charges supplémentaires à nos entreprises n’est absolument pas une bonne idée. Un certain nombre de mesures de soutien constituent une étape dans la bonne direction, mais il en faudra davantage pour préserver la compétitivité et le potentiel futur du plus grand secteur industriel de notre pays. Nous demandons donc instamment la poursuite des concertations. »
Les mesures de soutien sont une première étape nécessaire
Les entreprises alimentaires belges subissent à l’heure actuelle une forte pression en raison de l’impact de la crise des coûts et de l’énergie et de la difficulté à répercuter ces coûts supplémentaires sur les supermarchés. Selon une récente étude sur la capacité de résistance aux chocs des entreprises alimentaires que Fevia a fait réaliser par Graydon, 40% d’entre elles sont actuellement en danger. Ces dernières semaines, Fevia a appelé à un soutien supplémentaire pour nos entreprises alimentaires et il est donc positif en soi que le gouvernement ait annoncé un ensemble de mesures de soutien.
L’exonération des cotisations patronales à l’ONSS sur l’indexation des salaires pour les deux premiers trimestres 2023 et le report pour les deux derniers trimestres 2023 sont certainement un pas dans la bonne direction. Le relèvement de la limite pour le travail étudiant est également un point positif.
Préoccupations quant à l'impact sur la compétitivité
La question est de savoir si ces mesures seront suffisantes pour enrayer la détérioration structurelle de notre position concurrentielle. La réduction des cotisations à l’ONSS représente en effet moins d’un dixième du surcoût engendré par l’indexation des salaires. Cette mesure devrait en outre s’accompagner d'une application stricte de la loi sur la norme salariale dans le cadre des prochaines négociations de l’AIP pour 2023 et 2024.
De plus, avec les taxes supplémentaires annoncées sur les emballages et les produits alimentaires, le gouvernement menace de rendre une fois de plus ces mêmes entreprises moins compétitives. La lasagne fiscale contre laquelle Fevia met en garde depuis longtemps risque de ne cesser de s’amplifier et d’encourager encore davantage des phénomènes tels que les achats transfrontaliers.
Nécessité d’apporter des clarifications et de poursuivre les concertations
Fevia émet des réserves sur plusieurs des mesures annoncées. L'extension sélective des flexi-jobs à certains secteurs risque ainsi de créer un marché du travail à deux vitesses. Les entreprises alimentaires également, qui ne sont pas concernées par cette mesure, sont continuellement à la recherche d’un nombre suffisant de collaborateurs qualifiés.
Bart Buysse, CEO de Fevia, appelle donc au dialogue autour des mesures annoncées : « Des taxes supplémentaires vont détourner encore plus de pouvoir d'achat, de chiffre d'affaires, d'emplois et de recettes publiques vers l'étranger. De tels effets pervers et contre-productifs sont préjudiciables à tous et nous devons les éviter. Nous demandons dès lors une clarification des mesures annoncées et demandons instamment d’associer notre secteur aux concertations à venir. »