La propagation rapide du variant Omicron menace de mettre encore davantage sous pression toute la chaine alimentaire. Pour connaître la situation sur le terrain et adapter rapidement l’approche au besoin, nous faisons appel à vous pour compléter temporairement une courte enquête hebdomadaire. Découvrez les résultats de la deuxième enquête qui porte sur la semaine du 24 janvier.
L’activité est manifestement de plus en plus sous tension dans de nombreuses entreprises. En effet, selon notre enquête, le taux moyen d’absentéisme dans les entreprises alimentaires passe de 8,4% à 9,4%. Dans 4 entreprises sur 5, au moins 5% des employés sont absents et pour 45% des entreprises, le pourcentage dépasse les 10%.
En termes d’organisation du travail, les entreprises doivent régulièrement adapter le planning et compter sur la résilience de leurs Food Heroes. Pour les épauler, de nombreuses entreprises font appel à des travailleurs intérimaires. Mais là aussi ce n’est pas simple. D’une part, les bureaux d’intérim sont sollicités de toutes parts et ont donc du mal à répondre à la demande. D’autre part, les travailleurs absents sont très souvent des travailleurs qualifiés qu’il est difficile de remplacer. Cela montre que de nouvelles mesures de flexibilité sont nécessaires afin que les entreprises puissent faire davantage appel à leur propre personnel (par le biais d'heures supplémentaires, de personnel en crédit-temps, dans le système de chômage avec complément d’entreprise ou à la retraite) ou déployer du personnel supplémentaire.
Et cela a des conséquences sur la production. Ainsi, l’impact négatif moyen grimpe de 8,8% à 10,4%. Concrètement, cela veut dire que certaines lignes de production ou de conditionnement doivent être mises à l'arrêt par manque de personnel qualifié. Certaines entreprises ne sont donc plus en mesure de fournir l’ensemble de leurs clients ou doivent réduire les quantités livrées à chacun.
L’estimation des coûts supplémentaires liés à la Covid-19 reste stable (en moyenne, 5,4% du chiffre d’affaires hebdomadaire). Ceux-ci concernent par exemple l’achat d’équipements de protection, la réalisation de tests de dépistage, ou encore le salaire garanti en cas de maladie. Concernant ce dernier, il nous revient que les médecins ne font pas toujours la bonne distinction entre maladie et quarantaine lors de l’établissement du certificat d’incapacité de travail. Or, le traitement n’est pas le même puisque dans le cas d’un travailleur malade, le coût est pris en charge par l’employeur, alors que dans le cas d’un travailleur qui n’a pas de symptômes mais a été testé positif, le travailleur est placé en quarantaine avec une indemnité de chômage temporaire pour cause de force majeure de l’ONEM. Ceci n’est pas sans importance quand l’enquête nous montre qu’un tiers des absences est dû à des mises en quarantaine.
Quelles perspectives ? Malheureusement, pas d’amélioration immédiate en vue. La situation continue de se dégrader pour 7 entreprises sur 10 et elle s’approche dangereusement d’un seuil critique pour de plus en plus d’entreprises alimentaires. La pression sur les travailleurs s’accroît également. Il est donc essentiel que des mesures d’urgence puissent être activées au plus vite pour d’une part, continuer à garantir l’approvisionnement alimentaire et d’autre part, soulager nos vaillants Food Heroes.
Retrouvez tous les résultats détaillés de l’enquête ici.
Afin de continuer à monitorer l’évolution de la situation sur le terrain, nous vous invitons à (continuer à) compléter chaque semaine notre enquête.