Fevia plaide en faveur d’une coopération plus étroite entre l'industrie alimentaire, les gouvernements et les experts à l'occasion de la Journée mondiale de l'obésité

À l'occasion de la Journée mondiale de l'obésité, Fevia, la fédération de l'industrie alimentaire belge, réitère son engagement explicite à contribuer à une offre alimentaire plus équilibrée sur le marché belge. C'est pourquoi Fevia, en collaboration avec Comeos, la fédération du commerce et des services, a lancé fin 2023 le « Nutri-Pact : une coalition pour une meilleure alimentation ». Dans ce cadre, l'industrie alimentaire et le commerce de détail intensifient leurs efforts pour améliorer encore la qualité des produits alimentaires.

S'appuyer sur les progrès accomplis 

« L'industrie alimentaire n'en est pas à son premier engagement en la matière.», explique Ann Nachtergaele, de Fevia. « Ces dernières années, dans le cadre de plusieurs accords avec les autorités, nous nous sommes fixés des objectifs afin d'améliorer progressivement l'offre alimentaire. Après une réduction significative de la teneur en sel, des efforts ont également été entrepris pour réduire la teneur en sucre et en calories. Par exemple, le secteur laitier a réduit la teneur en sucre de ses produits de 12 %, tandis que le secteur des boissons non alcoolisées a atteint une réduction de 20 %. Par ailleurs, ce pacte pour une alimentation équilibrée a permis d’inverser la tendance à la hausse de l'apport calorique et de le réduire au cours de la période 2012-2020. »

Un retournement de situation en vue ?

Les chiffres de la dernière enquête nationale sur la consommation alimentaire montrent que l'obésité et la surcharge pondérale, ainsi que les risques pour la santé qui y sont associés, restent un problème social aigu. « L'expérience nous montre qu'une coopération étroite entre les gouvernements, les experts et les entreprises peut réellement engendrer des changements positifs », souligne Ann Nachtergaele. 

« Les chiffres de la nouvelle enquête sur la consommation alimentaire semblent également le confirmer. Pour la première fois, nous observons une stabilisation des taux de surpoids et d’obésité en Belgique contrairement aux prévisions alarmantes dont la presse a largement fait l'écho aujourd'hui. Ces prévisions faisaient état d’un risque d'atteindre 70 % de personnes en surpoids ou obèses d'ici 2050, mais reposaient sur des données plus anciennes. »

Nécessité d'une meilleure coordination et d'un meilleur soutien

Dans la lutte contre l'obésité, Fevia insiste sur la nécessité d'une meilleure coordination entre les différents secteurs de l'industrie, les gouvernements et la communauté scientifique. Pour stimuler l'innovation et encourager la reformulation des produits, des outils concrets sont indispensables afin d'aider l'industrie alimentaire à faire les choix les plus pertinents.

« Les solutions les plus évidentes ont déjà été mises en œuvre », explique Ann Nachtergaele. « Pour aller plus loin dans la réduction des sucres, des graisses et du sel, il est essentiel d'adopter une approche réfléchie et de se concentrer sur les priorités ayant le plus d’impact. » 

Cela implique de s'appuyer sur des données robustes, issues d'études objectives telles que Nutri-Track* et Euremo**. Nous réitérons donc notre demande au gouvernement fédéral d'encourager Sciensano à accélérer ses travaux sur ce sujet. Annoncées dès 2021, ces études sont toujours en attente et doivent être finalisées au plus vite.

Nutri-Pact en vitesse de croisière

En parallèle, Fevia travaille sans relâche sur les autres engagements du Nutri-Pact. « L’adaptation de l’offre alimentaire n’est qu'une voie parmi d'autres. Le secteur prend également des mesures concrètes en termes de marketing, de communication et de sensibilisation », souligne Ann Nachtergaele. 

L’année dernière, un projet pilote sur le « nudging » a été mené à bien afin d’encourager les consommateurs, dans les magasins, à opter pour des choix plus sains. Fevia et Comeos ont développé cette initiative en collaboration avec le bureau d’étude B4LIFE de l'UGent, en collaboration avec la chaîne de supermarchés Carrefour et les producteurs alimentaires Danone, Patroba, Puratos et Coca-Cola. Les premiers résultats ont donné des résultats prometteurs. Forts de ce succès, les fédérations explorent désormais les moyens d’élargir et d’intensifier ce type de projet.

En outre, un marketing responsable reste une priorité. « La Belgique est pionnière en matière d’autorégulation du marketing destiné aux enfants et aux jeunes, avec un code publicitaire strict et contraignant pour l’ensemble de l’industrie alimentaire. Depuis son lancement en 2012, le Belgian Pledge a été renforcé à plusieurs reprises », explique-t-elle. « Notre objectif est de rester en phase avec l’évolution de la société. D’ailleurs, nous finalisons actuellement un nouvel renforcement des règles, qui entrera en vigueur l’année prochaine. »

Travailler ensemble sur des solutions durables

Dans le même temps, elle rappelle qu'il n'existe pas de solutions simples à un problème aussi complexe que celui de l'obésité et que chacun doit donc assumer sa part de responsabilité.

« Il est tentant de chercher un coupable, comme l'industrie alimentaire, et de plaider ensuite pour diverses restrictions. Pourtant, les données récentes, notamment celles du Global Burden of Disease, montrent que ce n’est pas ainsi que l’on peut maîtriser un phénomène multifactoriel comme le surpoids et l’obésité. Même les pays adoptant une approche très répressive ne parviennent pas à faire reculer les taux d’obésité », observe Ann Nachtergaele.  

C'est pourquoi Fevia plaide pour une approche différente, misant sur le volontarisme, l'impact et l'expertise de toutes les parties prenantes, y compris l'industrie alimentaire. Selon Fevia, une coopération plus coordonnée entre les gouvernements, les experts scientifiques et les entreprises de l'industrie alimentaire, de l’horeca et du commerce est une clé essentielle pour un succès durable dans la lutte commune contre l'obésité. Un appel sincère et explicite que Fevia réitéré avec conviction à l'occasion de la Journée mondiale de l'obésité.

*Nutritrack: système de surveillance permettant d’évaluer l’évolution de la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire en Belgique. Vers le rapport du SPF Santé publique de 2021, où les résultats du Nutritrack sont attendus.
**Euremo : étude visant à comparer la qualité nutritionnelle des produits alimentaires belges avec les pays voisins