Alors que de nombreux Belges ont vécu lundi dernier comme un premier jour de classe, l’industrie alimentaire a continué à travailler courageusement pendant les dernières semaines de crise. Grâce à nos Food Heroes, nous avons continué à déguster de délicieux aliments et boissons, en restant chez nous bien entendu ! Mais de nombreuses entreprises alimentaires ont été touchées par l’arrêt de l’horeca, du foodservice et des exportations. Heureusement, l’accent est désormais davantage mis sur la relance et la sortie de la crise. Il est temps d’y travailler et d’offrir des perspectives dans notre pays et au-delà. La santé, la sécurité et la relance économique vont de pair, étape par étape.
La semaine dernière, les premiers pas ont été faits vers la reprise de la vie sociale et économique. C’est une bonne chose. Nous voulons tous reprendre notre vie normale le plus vite possible. L’accent est de plus en plus mis sur une stratégie de sortie de crise et le redémarrage des secteurs qui étaient à l’arrêt. À relativement court terme, nous devons également être en mesure d’offrir des perspectives réalistes et attrayantes et d’ouvrir la voie à une relance économique globale. De manière prudente et réfléchie, avec une feuille de route concrète qui combine sécurité, santé et considérations économiques.
Car la crise a également touché fortement les nombreuses entreprises alimentaires qui ont continué à travailler, principalement en raison de l’arrêt de l’horeca, du foodservice et des exportations. Beaucoup d’entreprises, dont de nombreuses PME, peinent à garder la tête hors de l’eau. Près de 80 % des entreprises voient leur chiffre d’affaires diminuer, et pour 1 sur 3 il a diminué de plus de la moitié. Par ailleurs, trois quarts d’entre elles voient leurs coûts de production augmenter en raison de toutes sortes de facteurs qui sont souvent liés à la crise du coronavirus. Elles sont néanmoins parvenues à maintenir leurs prix de vente à un niveau stable.
Les chiffres montrent que nous arrivons à inverser la fameuse la courbe. Mais ne commettons pas l’erreur de crier victoire trop vite. Nous devons veiller à ce que nos entreprises alimentaires sortent indemnes de la crise et que nous puissions continuer à garantir la production et l’approvisionnement alimentaires. Il est donc important de maintenir les mesures et garanties actuelles dont bénéficie notre secteur. Pensez par exemple aux dispositions en matière de chômage temporaire, de flexibilité, de garde d’enfants, d’équipements de protection, de transport, de libre circulation des travailleurs et des marchandises. Ces mesures restent essentielles pour permettre à un secteur essentiel de continuer à fonctionner avec bravoure.
De plus, nous devons maintenir l’accent sur la santé et la sécurité, notamment pour éviter autant que possible une deuxième vague de contamination. Nous devrons continuer à travailler dans une « économie d’un mètre et demi » pendant un certain temps avant de pouvoir revenir au ‘business as usual’. Et nous devons également tenir compte du fait que certaines choses changeront peut-être pour de bon et que nous devrions déjà réfléchir à la manière dont nous pouvons simplifier, améliorer, et rendre nos systèmes et notre façon de travailler plus flexibles et « future proof ». Pensez notamment à la transition vers la numérisation et aux investissements nécessaires pour former les travailleurs à pouvoir travailler avec des nouvelles technologies et de nouveaux environnements.
Last, but not least : accordons de l’attention aux mesures visant à garantir la liquidité, la solvabilité et le potentiel de croissance de nos entreprises alimentaires et évitons qu’elles aient à faire les frais de l’impact budgétaire de la crise en plus de son impact actuel. Pour cela, nous travaillons avec nos partenaires interprofessionnels.
L’industrie alimentaire s’est imposée ces dernières années comme un pilier de l’économie belge. Afin que notre moteur tourne à nouveau à plein régime, il est important que l’horeca et le foodservice redémarrent en toute sécurité. La meilleure façon de le faire est d’adopter une approche soutenue dans laquelle notre secteur est bien sûr également impliqué, ce qui augmentera les chances de réussite. Après tout, nos entreprises sont les plus grands fournisseurs de l’horeca ! Nous sommes heureux que les discussions à ce sujet soient en cours et que nous puissions y contribuer. Le secteur de l’événementiel ne doit pas non plus être laissé pour compte, car il est aussi important pour nos secteurs. En outre, nous demandons que nous continuions à garantir une importation aisée des matières premières, des ingrédients, des matériaux d’emballage, soit des éléments nécessaires à notre production alimentaire et que nous ne trouvons pas sur notre propre sol.
Le fait que, même pendant cette crise, nous puissions continuer à choisir parmi une gamme variée et de haute qualité de produits alimentaires et de boissons est bien sûr dû à la forte position du secteur alimentaire belge. Renforçons donc notre marché intérieur dans les années à venir. Non pas en optant pour le protectionnisme, au contraire, mais en faisant en sorte que nos entreprises puissent, à armes égales et sur la base de nos atouts – la qualité, la diversité et l’innovation –, convaincre les Belges d’acheter belge. Tout le monde a pu constater la robustesse de notre production et de notre approvisionnement alimentaire, même dans ces circonstances extrêmes. Espérons qu’à l’avenir les consommateurs belges n’oublient pas combien il est important de les préserver.
Sortir de la crise en renouant avec la croissance implique aussi une relance de nos exportations. C’est grâce à nos exportations que nous pouvons investir, innover et créer des emplois. Les images de Donald Trump citant notre pays comme celui qui compte le plus de victimes du Covid-19 ne sont pas très bonnes pour notre réputation internationale. Rectifions le tir et faisons comprendre au monde entier qu’ensemble, nous nous attaquons efficacement à la crise du coronavirus et que « We are still in business »! Sur la base d’une comparaison et d’une communication correctes des chiffres liés au coronavirus et en continuant à jouer nos atouts, nous pouvons maintenir notre réputation internationale.
Avec notre marque de promotion food.be, nous continuerons à convaincre le monde de nos atouts dans les années à venir. Mettre en avant la qualité, la diversité et le caractère innovant de l’alimentation et des boissons belges est la meilleure voie vers la croissance. Nous devons tout cela aux 95 000 food heroes qui, jour après jour, donnent le meilleur d’eux-mêmes pour nous offrir le meilleur dans notre assiette.