L’industrie alimentaire wallonne doublement touchée par la crise sanitaire et la flambée des prix

18.06.2021

Bruxelles, le 18 juin 2021 – La crise sanitaire a eu un impact important sur l’industrie alimentaire belge dans son ensemble. Cet impact a été encore plus important en Wallonie. Les nouveaux chiffres économiques de l’industrie alimentaire wallonne montrent que les entreprises qui fournissent l’horeca, l’événementiel et le food service ont été sévèrement touchées. Fevia Wallonie, la voix de l’industrie alimentaire wallonne, s’attend à ce que cet impact se poursuive en 2021, tant que la reprise de ces secteurs clés ne sera pas complète et en fonction de la relance sur les marchés d’exportation. Aujourd’hui, nos food heroes wallons doivent aussi faire face à la flambée des prix et aux pénuries pour toute une série de matières premières, d’emballages, et la hausse des coûts de l’énergie et du transport, sans oublier le Brexit. Fevia Wallonie appelle dès lors au maintien des mesures de soutien aux entreprises les plus touchées ainsi qu’à à la préservation de leur solvabilité et de leur compétitivité. 

Plongeon du chiffre d’affaires, des investissements et des exportations 

L’industrie alimentaire, le plus grand secteur industriel de Wallonie, a été durement touchée en 2020 par la crise du coronavirus, tant sur le marché belge qu’à l’exportation, notamment parce que beaucoup de ses entreprises sont fournisseurs de l’horeca, de l’événementiel et du food service (secteur des boissons, dont les bières, la transformation de pommes de terre et de légumes). Ainsi, son chiffre d’affaires a diminué de 3,1 % en 2020, pour atteindre 8,27 milliards d’euros, soit son niveau de 2016. 

La crise a aussi poussé l’industrie alimentaire à reporter, voire annuler, ses investissements. Elle a investi un montant de 398 millions d’euros en 2020, soit une chute de 18,5 % par rapport à l’année précédente. Alors que le secteur réalise plus d’un quart des investissements industriels en Wallonie, ceux-ci ont chuté de près d’un cinquième. Idem du côté des exportations qui s’élevaient à 4,39 milliards d’euros en 2020, soit une nette chute de 6,5 % par rapport à l’année précédente. En plus de l’impact de la crise sur la marge des entreprises et leur compétitivité, vient s’ajouter l’impact du Brexit sur les exportations vers le Royaume-Uni, qui affichent une baisse de 7 %. Une bonne nouvelle : la fermeture temporaire des frontières et l’interdiction des voyages non essentiels a fait chuter les achats transfrontaliers de 30 %.

Flambée des prix alimentaires, des emballages, de l’énergie et du transport

Les entreprises alimentaires wallonnes doivent aussi faire face à l’augmentation actuelle des coûts et des pénuries pour toute une série de matières premières (matières premières agricoles et autres matières premières et ingrédients), pour les emballages, à une hausse des coûts de l’énergie, du transport… sans pouvoir répercuter cette augmentation des coûts de production sur leurs prix de vente, principalement parce qu’elles sont liées par des contrats annuels avec les supermarchés. Fevia Wallonie demande donc que ces augmentations de coûts puissent être réparties équitablement entre les différents maillons de la chaîne. D’autant plus que l’industrie alimentaire, en tant que secteur essentiel, doit pouvoir continuer à garantir l’approvisionnement alimentaire.

« Le secteur alimentaire wallon a déjà fait d’importants investissements en mesures de protection sur les lieux de travail, et a dû faire face à la hausse de l’absentéisme suite aux mises en quarantaine durant la crise sanitaire. La hausse actuelle des prix est un coup de massue pour notre secteur. Il est dès lors impératif que les mesures actuelles de soutien aux entreprises les plus touchées, dont le chômage temporaire, la réduction ONSS, les reports de charges, les primes régionales ou les crédits, soient poursuivies dans la phase de reprise », déclare Guy Paternoster, président de Fevia Wallonie. « Nous devons aider nos entreprises à se préparer à la relance progressive : les aides en termes de solvabilité et la préservation de leur compétitivité, sans nouvelles charges supplémentaires, sont capitales », conclut-t-il. 

Les entreprises alimentaires wallonnes poursuivent d’autre part leurs efforts en vue de contribuer à un système alimentaire wallon plus durable. Cela passe aussi par le développement d’un cadre d’innovation et d’investissements cohérent qui les encourage sur cette voie, notamment en misant sur des filières locales créatrices de valeur ajoutée pour tous les maillons de la chaîne. 

Découvrez les nouveaux chiffres économiques de Fevia Wallonie ici