Bruxelles, le 8 avril 2021 - L'industrie alimentaire belge n'a pas non plus échappé à la crise du coronavirus. Pour la première fois depuis la crise financière et économique de 2008, le chiffre d'affaires et les exportations ont diminué de 1,7 % et 1,9 % respectivement. Le secteur a été particulièrement touché par la fermeture du secteur de l'horeca et du food service, mais aussi par le déclin sur les marchés d'exportation. Par ailleurs, sans la résilience et l'agilité des entreprises alimentaires, les initiatives du secteur, la reconnaissance comme secteur essentiel et les mesures de soutien du gouvernement, l'impact aurait été beaucoup plus important. Fevia plaide à présent pour l'organisation d'une réouverture en toute sécurité et progressive de l'horeca et d'autres secteurs fermés ainsi que pour un soutien ciblé aux entreprises afin qu'elles puissent sortir de la crise de manière saine.
« En tant que secteur essentiel, nous avons continué de fonctionner, grâce aux nombreux food heroes, à la résilience et aux efforts de nos entreprises alimentaires, mais aussi au soutien approprié du gouvernement », explique Jan Vander Stichele, président de Fevia. « Le coronavirus a également touché l'industrie alimentaire. La chute des exportations et l'arrêt de l'horeca en particulier ont été un coup dur pour de nombreuses entreprises. Nous avons tout de même réussi à en limiter l'impact, mais il faut maintenant faire en sorte que nos entreprises alimentaires sortent de cette crise en bonne santé. »
Les chiffres ne racontent qu’une partie de l'histoire
Les chiffres économiques de l'industrie alimentaire belge de 2020 montrent une image à double facette. Après avoir augmenté de 6,7 % au premier trimestre, le chiffre d'affaires a fortement baissé de 9,3 % au deuxième trimestre, et de 4,3 % au cours des trois derniers trimestres. Sur une base annuelle, le chiffre d'affaires du secteur a diminué de 1,7 % pour atteindre 54,4 milliards d’euros. Toutefois, cette baisse modérée cache de grandes différences, les nombreux fournisseurs du secteur de l’horeca et des événements étant particulièrement touchés. Par exemple, les producteurs de boissons ont ainsi vu leur production diminuer de plus de 18 % en 2020.
Outre la baisse du chiffre d'affaires, les entreprises alimentaires doivent faire face à des coûts de production plus élevés en raison des investissements massifs dans le matériel et les mesures de protection, de la hausse de l'absentéisme, de l'augmentation du coût des matières premières et du transport et de la logistique, qui sont également une conséquence de la crise du coronavirus. Les exportations, moteur de la croissance de l'industrie alimentaire depuis des années, ont également ralenti et ont diminué de 1,9 % pour atteindre 26,7 milliards d'euros.
Pourtant, Bart Buysse, CEO de Fevia, voit aussi des points positifs dans cette année difficile. « Grâce à la reconnaissance en tant que secteur essentiel et aux mesures de soutien indispensables du gouvernement, mais aussi grâce à des initiatives sectorielles telles que le protocole sectoriel sur des conditions de travail sûres pour nos food heroes et notre plan de relance #ReverseTheCurve, le secteur n'a pas fini aux soins intensifs. Cela a permis au secteur de maintenir un certain niveau d'activité et d'emploi pendant la crise. Et malgré une baisse de 3,7 %, l'industrie alimentaire reste le premier investisseur industriel avec 1,7 milliards d'euros. C'est important pour l’avenir, car les investissements d'aujourd'hui sont la compétitivité, la croissance et les emplois de demain ! »
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3 remèdes pour rendre le secteur plus sain
Malgré les mesures de soutien financier du gouvernement, plus d'un quart des entreprises de l'industrie alimentaire sont aujourd'hui confrontées à d'importantes difficultés financières. Le président de Fevia, Jan Vander Stichele, plaide dès lors pour une approche adéquate afin de maintenir le secteur en bonne santé à l'avenir : la poursuite du déploiement et, si possible, l'accélération de la stratégie de dépistage et de vaccination constituent désormais la priorité absolue. Mais dans le même temps, nous plaidons pour une réouverture rapide, contrôlée et en toute sécurité du secteur de l'horeca et de l'événementiel, mais également pour la mise en place d'un plan concret, étape par étape, avec des mesures de soutien, y compris pour les fournisseurs concernés. En outre, n'oublions pas que le véritable impact du Brexit pourrait encore se faire sentir pendant la prochaine période. »
Outre des mesures ciblées pour sortir de la crise du coronavirus et du Brexit, Fevia demande également un renforcement structurel de la compétitivité des entreprises alimentaires belges, en éliminant notre handicap salarial, ainsi que des coûts énergétiques. Le secteur souhaite également mettre un terme aux achats transfrontaliers qui, après la réouverture des frontières, sont presqu’immédiatement revenus à leur ancien niveau élevé. La lasagne fiscale est indigeste et il est urgent de la réduire. Pour Fevia, toute nouvelle taxe ou redevance qui rend nos produits plus coûteux doit absolument être évitée !
Un troisième remède pour garder le secteur en bonne santé à l'avenir est d'investir dans la transformation numérique et l'entrepreneuriat circulaire. Pendant la crise du coronavirus, de nombreuses entreprises alimentaires ont investi dans des plateformes d'e-commerce pour amortir l'impact de la fermeture de l'horeca ou la mise à l'arrêt du tourisme. Nous y voyons de belles perspectives et nous devons certainement soutenir nos nombreuses PME dans leurs efforts. Outre la transformation numérique, nous sommes également pleinement engagés dans l'entrepreneuriat circulaire. Là encore, le gouvernement peut apporter son aide en garantissant un bon climat d'innovation et d'investissements qui encourage les entreprises plutôt que de les punir. C'est important non seulement pour rester compétitif, mais aussi pour être en mesure de répondre aux défis économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs », conclut le CEO Bart Buysse.