Le COVID-19 a à nouveau souligné l’importance de systèmes solides et efficaces pour l’enlèvement des déchets, le tri et le recyclage. Dans le monde entier, le secteur a souffert de la distanciation sociale, de la crainte d'une contamination et d’un manque de personnel. Lorsque la collecte sélective est interrompue, les déchets d’emballages ménagers recyclables se retrouvent rapidement dans les déchets résiduels, ce qui représente une perte pour l'économie circulaire des emballages. Et la demande en matériaux recyclés est en baisse en raison des prix du pétrole historiquement bas. Une chose est certaine : l’économie circulaire des emballages a été confrontée à de tout nouveaux défis ces derniers mois.
En Belgique, le secteur du traitement des déchets est considéré comme essentiel et les services ont continué d’être assurés, à quelques exceptions près. Ils ont pu l’être grâce à des processus efficaces et performants au sein d’un écosystème de partenaires en charge de la collecte, de l’enlèvement et du recyclage de déchets d'emballages ménagers. Nous avons demandé à Mik Van Gaever, COO de Fost Plus, de tirer les enseignements de ces derniers mois.
1. Une collaboration étroite avec tous les partenaires de la chaîne permet de réagir rapidement
« Avant toute chose, nous pouvons être fiers de constater que la chaîne du recyclage des emballages n’a pas été interrompue. La première priorité consistait à assurer la sécurité et la santé des collaborateurs parmi les collecteurs, les trieurs et les recycleurs. Grâce à une concertation étroite avec tous les partenaires de l'écosystème, la continuité a pu être assurée et le moteur a continué de tourner. Sans leurs efforts, cela n’aurait pas été possible. »
2. Un message de tri clair reste essentiel, même en ces temps difficiles
La collecte a connu quelques perturbations et les parcs de recyclage ont dû fermer leurs portes pendant un certain temps.
« Entre-temps, la situation est redevenue normale presque partout. Même s'il est trop tôt pour évoquer des chiffres totaux concernant l’impact, il est clair que la perte en matériaux reste limitée à un minimum. Les interruptions temporaires de la collecte des fractions sélectives ont souvent conduit le citoyen à conserver les déchets de papier, carton et PMC à son domicile. Les pics et creux sont ainsi absorbés, de sorte que pour l’instant, aucune tendance durable ne se dégage concernant la quantité des déchets d’emballages ménagers. »
« Les données totales définitives pour l’ensemble du marché belge ne sont pas encore disponibles. En outre, il faudrait également comparer ces chiffres à ceux de la consommation, et nous ne les connaîtrons que l’année prochaine, lorsque les entreprises d’emballages et la distribution rempliront leurs déclarations. »
3. Garder son objectif à l’esprit : une économie des emballages entièrement circulaire
Malgré un effectif inférieur, les centres de tri n’ont pratiquement pas connu d’interruption, ce qui a permis de maintenir un flux constant vers les centres de recyclage. Les matériaux qui ne pouvaient pas être recyclés en premier lieu ont été réorientés vers d’autres centres de recyclage du réseau ou temporairement stockés. Les débouchés pour les matériaux plastiques recyclés connaissent cependant de grandes difficultés.
« C’est vrai. En raison du ralentissement de l’économie, les produits en plastique recyclé se vendent moins. Un repli de la demande entraîne une diminution du prix – c’est le principe de l’économie libre. Les pays étant de plus en plus nombreux à procéder au déconfinement, l’économie commence à reprendre. Nous pensons que les prix des matériaux recyclés reviendront à leurs niveaux antérieurs. Reste à savoir le temps combien de temps cela prendra. En outre, l’arrêt de l’utilisation de matériaux recyclés n’est tout simplement pas une option. Tout d’abord en raison d'obligations imposées par l’Europe, mais aussi parce que cette solution n’est pas socialement responsable. »
4. L’industrie prend ses responsabilités
« La vente des fractions collectées et triées sur le marché du recyclage est l’une des deux sources de revenus de Fost Plus. Le deuxième pilier se compose des tarifs payés par les entreprises d’emballages. Les tarifs Point Vert reflètent ainsi le déficit dans la chaîne circulaire. Lorsque le prix des matériaux recyclés diminue, l’industrie prend ses responsabilités pour que la continuité des services fournis au citoyen reste assurée, dans les bons comme dans les mauvais moments. »
Cela ne semblait pas être le cas dans tous les pays. Dans les régions sans systèmes REP (Responsabilité élargie des producteurs, le mécanisme de base de la collecte, du tri et du recyclage des déchets d’emballages ménagers en Belgique), la collecte des fractions sélectives est souvent suspendue lorsque le marché pour les matériaux recyclés disparaît. Ce n’est évidemment pas une bonne affaire pour l'économie circulaire. C’est également très peu pratique pour le citoyen.
« Le système belge de la collecte en porte-à-porte fonctionne. Si l’on examine les prix et la facilité pour le citoyen, la Belgique s’en sort très bien. »
5. La numérisation s’accélère
Les initiatives numériques poussent comme des champignons. Le secteur des déchets n’y échappe pas.
« L’une des belles opportunités qu’offre l’innovation technologique est l’application « Recycle! ». La plupart des intercommunales l’utilisent depuis un certain temps, en plus du calendrier d’enlèvement papier. Ce calendrier manque cependant de flexibilité en cas de changements imprévus. Le but est d’employer l’application comme canal de communication direct avec le citoyen. Nous étions déjà en train d’y travailler. La période écoulée n’a fait que nous convaincre davantage de son potentiel. »
Fevia remercie Fost plus et tous les partenaires de la chaine qui ont permis durant cette crise de maintenir la gestion circulaire des emballages ménagers durant cette période.
Pour plus d’informations : www.fostplus.be