Trop d’emballages et surtout trop de plastique. L’industrie alimentaire n’est pas aveugle aux préoccupations sociétales. Elle a pris, prend et prendra encore ses responsabilités. La démonstration en quatre points.
Mettre moins d’emballages sur le marché
Depuis 1998, Fevia réalise avec ses membres un plan de prévention en matière d’emballages et de déchets d’emballages. Et cela se traduit par des résultats concrets : entre 1998 et 2014, plus de 33.000 tonnes d’emballages n’ont pas été mises sur le marché.
De manière globale et contrairement aux idées reçues, la quantité d’emballages des produits alimentaires n’a augmenté que très légèrement ces 15 dernières années, tandis que durant la même période, les indicateurs économiques ont augmenté de manière très importante.
Peut-on faire mieux ? Nous n’en sommes pas certains vu les efforts continuels des entreprises individuelles afin de diminuer la quantité d’emballages mise sur le marché. Cependant, nous sommes ouverts à la discussion. Lors de la rédaction du prochain Plan de prévention en 2019, nous inviterons les parties prenantes autour de la table pour entendre leur demande et souhait.
Recycler plus d’emballages (en plastique)
Les entreprises alimentaires veulent faire mieux en matière de recyclage et de manière rapide. Avec Fost Plus, nous allons très rapidement offrir à tous les Belges la possibilité de trier leurs emballages en plastique. En 2019 et en 2020, différents systèmes coexisteront (le sac bleu élargi, le sac rose, l’apport au parc à conteneur, …). Toutefois, dès fin 2020, ce sera le sac bleu élargi à tous les emballages en plastique qui sera mis en œuvre partout en Belgique.
L’extension du sac bleu apparaît comme une évidence pour chaque citoyen. Or, c’est une véritable révolution ! Les collectes doivent être adaptées et les personnes affectées à ce travail formées aux nouvelles règles. Les centres de tri doivent être totalement aménagés, voire reconstruits. Des solutions de recyclage doivent être trouvées pour chaque fraction. Et tout cela pour plus de 11.000.000 d’habitants en moins de deux ans ! Mais cela aura un avantage direct pour le citoyen belge : le volume du sac de déchets tout-venant diminuera de manière drastique.
Cette révolution a un coût. Celui-ci sera assumé par les responsables d’emballages, c’est-à-dire, entre autres, par toutes les entreprises alimentaires. Ce sont eux qui, via la cotisation qu’ils paient à Fost Plus, financeront le système. Ce système de cotisation évoluera également de manière très importante. Il sera dorénavant « eco-modulé ». Les emballages non recyclés parce que non recyclables paieront une cotisation 20 à 25 fois plus élevée par rapport aux emballages « facilement » recyclables. Vous l’aurez compris, les emballages non recyclables, non réutilisables ou non biodégradables ne sont plus les bienvenus. Pour faire évoluer ces emballages, l’innovation doit être au rendez-vous. Dans ce cadre, Flanders’ Food va lancer un projet « L’emballage du futur » d’ici la fin de l’année.
Créer un marché pour le plastique recyclé
Utiliser du plastique recyclé pour refaire des emballages en plastique est un fameux défi. La sécurité alimentaire du produit est primordiale. Or, en utilisant du matériel recyclé, les risques augmentent. Des contrôles très poussés sont nécessaires. Dans d’autres cas, des problèmes techniques surviennent. A l’heure actuelle, dans les emballages alimentaires, quasi seuls les emballages de boissons ont de l’expérience avec l’incorporation de matériaux recyclés dans leur emballage. Aussi, l’industrie des boissons belge ose s’engager à incorporer encore plus du PET recyclé dans leurs bouteilles, et ce, jusque 50% alors que le secteur s’engage à 25% au niveau européen. Le défi technique est important, mais la Belgique est prête à le relever.
Le recyclage des plastiques est aussi un terrain d’innovation perpétuel. Actuellement, le recyclage est essentiellement mécanique. Les recycleurs refabriquent des granulats à ré-incorporer. A l’avenir, le recyclage sera chimique : le plastique sera redécomposé au niveau de la structure chimique de base pour refaire du nouveau plastique.
Lutter contre les déchets sauvages
En 2015, l’industrie alimentaire a pris sa part de responsabilité en matière de déchets sauvages. Via Fost Plus et avec les autres secteurs, elle finance les cellules et les plans de coordination de la politique régionale de lutte contre les déchets sauvages dans les trois régions. Grâce à BeWapp, De Mooimakers et les actions à Bruxelles, jeter quelque chose par terre n’est plus un geste anodin. La prise de conscience est en route.
Pour l’industrie alimentaire, nous pouvons faire mieux à trois conditions :
- Mieux évaluer l’impact réel des actions réalisées en couplant systématiquement des indicateurs de progrès.
- Impliquer d’autres secteurs économiques dans la lutte. Actuellement, seuls les emballages co-financent alors que les emballages ne constituent qu’une fraction de la problématique. Pensez notamment aux mégots de cigarettes. Même s’ils sont petits, ils constituent un véritable fléau environnemental lorsqu’ils sont jetés par terre.
- Avoir le soutien et la collaboration pleine des autorités publiques. C’est particulièrement le cas en matière de contrôle.
L'emballage a une utilité mais il doit être géré correctement
L’industrie alimentaire n’aime pas les emballages. Nos entreprises ne mettent en effet pas des emballages sur le marché, mais des produits transformés qui, pour être transportés et protégés, doivent être emballés. L’emballage n’est qu’une manière de conserver le produit dans de bonnes conditions et éviter ainsi des pertes et/ou gaspillages alimentaires. Si nos entreprises pouvaient se passer d’emballages, elles le feraient volontiers.
Et non, les milliers de tonnes de plastiques utilisés en Belgique pour emballer les millions de tonnes de produits alimentaires ne se retrouvent pas dans les décharges et dans la mer. Déjà aujourd’hui, la toute grande majorité est recyclée ou valorisée. Mais l’industrie alimentaire belge veut faire mieux, beaucoup mieux. Elle s’y engage !