Aujourd’hui, Sciensano a publié les résultats du deuxième rapport BIA Obesity. Fevia, la fédération de l’industrie alimentaire belge, comprend que Sciensano souhaite évaluer les engagements et les pratiques des entreprises alimentaires en matière de prévention de l’obésité et de développement durable. Il est également encourageant de constater que les progrès d'un certain nombre d'entreprises sont reconnus. Néanmoins, Fevia souhaite apporter quelques nuances importantes à l’image esquissée ici.
« Nos entreprises alimentaires déploient non seulement des efforts constants afin d’offrir des produits qui s'inscrivent dans un mode de vie équilibré, mais elles encouragent également les consommateurs à faire des choix plus sains. Elles accordent à cette fin une attention particulière à une communication responsable. Cela se traduit par des résultats concrets », précise Ann Nachtergaele, Food Production & Consumption Policy Director chez Fevia. « Mais pour encore renforcer ces efforts, nous demandons aux autorités des outils concrets qui peuvent vraiment aider à faire la différence. Un soutien scientifique de Sciensano en fait partie. Ensemble, nous pouvons en effet agir plus rapidement et avoir davantage d'impact. »
De meilleures données pour une alimentation plus saine
Les efforts de l’industrie alimentaire en faveur d’une offre alimentaire plus équilibrée ont reçu une forte impulsion en 2023 avec le nouveau Nutri-Pact, une Coalition pour une Meilleure Alimentation, que Fevia a lancée en collaboration avec Comeos, la fédération du commerce et services. Le Nutri-Pact vise à améliorer l'offre nutritionnelle, par exemple en mettant davantage l'accent sur les légumes, les fruits et les aliments riches en fibres, et en réduisant davantage la teneur en sucre et en sel, dans la mesure du possible, grâce à la reformulation et à l'innovation.
« Nous savons que c'est possible si toutes les parties prenantes sont prêtes à y contribuer activement », souligne Ann Nachtergaele. « Les résultats des conventions précédentes parlent d’eux-mêmes : les graisses trans ont, depuis 2000, presque totalement disparu de notre alimentation, la teneur en sel a été réduite de 10 % entre 2008 et 2013 et l'apport calorique moyen a également été revu à la baisse au cours des années suivantes. »
Toutefois, la reformulation est un travail de précision et nécessite maintenant une compréhension approfondie de l'offre alimentaire actuelle, afin de définir les bonnes priorités. C’est pourquoi l’industrie se tourne vers Sciensano. En effet, d’importantes études doivent pouvoir aider les entreprises à continuer d’améliorer l'offre alimentaire. Ce sont les études NutriTrack* et Euremo** qui ont été promises pour 2021 mais qui se font toujours attendre.
« Nous comprenons que Sciensano a beaucoup de travail et que les moyens sont limités », indique Ann Nachtergaele, « mais peut-être est-ce également une question de priorités ? » Une initiative telle que le rapport BIA Obesity est bien sûr prise avec les meilleures intentions. Mais en tant que secteur alimentaire, nous tirons beaucoup moins d’informations utiles de scores et classements que d’études comme Nutritrack et Euremo, qui apportent de véritables solutions. C’est là que l’expertise d'une institution comme Sciensano peut vraiment faire la différence. C'est pourquoi nous demandons à collaborer plus étroitement.
Encourager des choix plus sains et communiquer de manière responsable
Fevia réfute également la critique selon laquelle il n'y aurait pas de progrès dans la promotion d'un régime alimentaire plus équilibré et que l'industrie alimentaire cible trop souvent les enfants. « Tant la communication positive à l'égard des adultes que les restrictions strictes en matière de marketing auprès des enfants sont une priorité absolue pour les entreprises alimentaires belges », souligne Ann Nachtergaele. « Nous avons déjà réalisé des progrès significatifs dans ce domaine et nous continuons à y travailler. »
Par exemple, dans le cadre du Nutri-Pact déjà mentionné, un premier projet de « nudging » a été récemment finalisé. Dans le cadre de ce projet, des entreprises alimentaires et le secteur du détail, en collaboration avec des experts de l'UGent, ont cherché des moyens d'encourager les consommateurs en magasin à faire des choix plus sains. Les premiers résultats sont encourageants et constituent une base pour de nouvelles initiatives. Ici aussi, Fevia demande plus de soutien et de coopération de la part des pouvoirs publics, par exemple avec les experts en la matière au sein de Sciensano.
Dans le domaine du marketing responsable, Fevia finalise actuellement une nouvelle version du Belgian Pledge, en collaboration avec l'organisation du commerce de détail Comeos et l'Union des annonceurs UBA. Ce nouveau code plus contraignant pour le marketing auprès des enfants prévoit, entre autres, une augmentation de l'âge minimum de 13 à 16 ans et une interprétation plus stricte des règles de mise en œuvre, sur la base d'une consultation élargie des parties prenantes. Le lancement du Belgian Pledge 5.0 est prévu dans un avenir proche.
La santé et le développement durable représentent deux défis sociétaux majeurs que nos entreprises veulent absolument continuer à relever. C’est d’ailleurs la principale mission de notre roadmap de développement durable : contribuer au développement d’un système alimentaire durable qui permette à chacun de profiter d’une vie saine. Nos entreprises belges ont déjà pris de très nombreuses initiatives en ce sens. Découvrez-les ici.
*Nutritrack : système de surveillance permettant d’évaluer l’évolution de la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire en Belgique
**Euremo : étude visant à comparer la qualité nutritionnelle des produits alimentaires belges avec les pays voisins
