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- Les 3 priorités de l’industrie alimentaire wallonne
Collaborations, développement durable et digitalisation. Voilà les trois priorités de l’industrie alimentaire wallonne qui étaient au cœur de Food Connections, l’événement annuel de Fevia Wallonie et son pôle de compétitivité Wagralim, le 23 septembre dernier. Que faut-il en retenir ? Face à des défis majeurs et des crises successives, les entreprises alimentaires wallonnes doivent se réinventer et bousculer leurs modèles actuels. Plusieurs experts ont présenté des pistes de solutions lors des débats et séminaires inspirants pour aider les entreprises à renforcer leur résilience et leur compétitivité.
Renforcer les collaborations
Arnaud Bonnel, fraîchement élu président de Fevia Wallonie, misera les trois prochaines années sur le développement durable et la digitalisation, en renforçant les collaborations : « Avec nos compétiteurs, nous évoluons tous dans le même écosystème et avons des enjeux communs. Le rôle de Fevia Wallonie est d’aider les entreprises à anticiper ces enjeux, à bien s’informer et à s’y préparer au mieux, en misant sur l’innovation.».
D’où l’importance d’une collaboration étroite avec Wagralim, qui agit comme un véritable réseau d’innovation à travers ses nombreux projets. Et Food Connections, qui a réuni plus de 250 participants, en est l’exemple parfait.
Pour (re)voir les moments forts de l’événement, visionnez l’aftermovie.
S’engager sur la voie durable
Le développement durable est un défi majeur pour l’industrie alimentaire. Pour y répondre, le secteur veut collaborer avec les autres acteurs de la chaîne afin de faire évoluer tout le système vers plus de durabilité. Fevia Wallonie souhaite aussi aider ses entreprises, surtout les PME, en ce sens. Durant la séance plénière de l’événement, plusieurs intervenants ont présenté leurs actions pour inspirer les entreprises.
Réutilisation et recyclage
A titre d’exemple, pour lutter contre le gaspillage alimentaire dans sa chaîne d’approvisionnement, Nestlé mise entre autres sur la réutilisation de la pulpe de cacao et l’enveloppe du grain de café pour fabriquer de nouveaux produits innovants. Autre axe important : l’agriculture régénératrice, qui implique de changer toute la filière d’approvisionnement. Nestlé s’associe volontiers avec des concurrents, pour avancer plus vite, comme par exemple pour le plastique recyclé. Michel Mersch, CEO de Nestlé Belgilux, explique que l’entreprise est consciente de ne pas avoir les réponses à tout, mais qu’elle souhaite cocréer le modèle alimentaire de demain ensemble avec tous ses partenaires.
Bio et responsabilité sociale
Autres exemples de durabilité, cette fois dans une PME tournaisienne. Marc-Antoine de Mees, CEO de la Brasserie de Brunehaut, a repensé le modèle de son entreprise. Notamment avec un management participatif, en passant en production biologique à 100%, et en optant pour certaines certifications. Via la certification ‘prix juste producteur’, la brasserie s’est engagée à acheter 100% de son orge à des agriculteurs bio belges, à un prix qui est 30% plus cher que celui du marché. C’est une manière de prendre sa responsabilité sociale et de montrer l’exemple pour soutenir l’agriculture belge.
Eau et clean label
A l’agenda des séminaires il y avait aussi l’eau. L’eau est indispensable pour les entreprises alimentaires, mais elle se fait plus rare. En optant pour ce thème, Emmanuel Vanzeveren, Business Developer chez Wagralim, et les différents intervenants ont voulu alerter les entreprises wallonnes sur l’importance d’une utilisation plus rationnelle de l’eau, notamment à travers la réutilisation de l’eau.
Enfin, le clean label a aussi été abordé comme une attente grandissante du consommateur qui veut du local, du bio et du frais et plus de transparence. Les fabricants innovent déjà en adaptant la composition de leurs produits, par exemple, en utilisant des arômes naturels, des extraits de plantes, ou des ingrédients issus de la fermentation.
Catherine Malingreau, Conseiller scientifique et règlementaire chez Wagralim, attire l’attention sur la nécessité de mieux informer les consommateurs à propos du rôle des additifs qui sont nécessaires pour garantir la qualité des produits alimentaires.
Miser sur l’e-business à l’international
L’e-business apparait comme le nouvel eldorado. Dans un monde de plus en plus globalisé, l’e-commerce et les « new ways of retail » prennent une place de plus en plus importante. Dimitri Duong, project manager e-business chez Fevia, explique que « certains marchés, comme la Chine, ont déjà entièrement basculé dans le digital. »
Des entreprises alimentaires qui d’abord ont fait le choix d’un cheminement plutôt classique, via des distributeurs physiques, font aujourd’hui de la vente en ligne en direct.
C’est le cas des laboratoires Ortis, experts en phytothérapie. Le producteur wallon de compléments alimentaires a lancé sa première boutique en ligne pour le marché chinois, premier marché e-commerce au monde. Steve Bologne, Export Sales Manager, explique que « le webshop est une vitrine capitale pour le consommateur chinois qui peut être livré en moins de 48 heures ». Ortis travaille aussi avec un site web et des réseaux sociaux chinois, des influenceurs et plus récemment le live streaming, un outil marketing puissant.
Pour aider les entreprises à développer leurs ambitions internationales, Fevia Wallonie lance, avec le soutien de l’AWEX et en collaboration avec Wagralim et l’AdN, le projet « e-business à l’international pour les entreprises alimentaires ». Il s’agit notamment de faciliter la création des pages belges sur les plateformes digitales. Par ailleurs, en collaboration avec l’Awex, Fevia Wallonie va créer un guide qui sera intégré au guide à l’exportation Fevia Wallonie, et prévoit d’autres initiatives et webinaires.