Dire que le coronavirus a laissé des traces dans nos vies est un euphémisme. La façon dont nous, consommateurs, appréhendons l’alimentation a également changé. Sommes-nous plus enclins à choisir des aliments emballés au magasin ? Et qu’en est-il de l’e-commerce, qui a connu un essor considérable ces dernières années ? Nous avons laissé la parole à un certain nombre d’experts des pôles d’innovation Flanders' FOOD et Wagralim. Quelles évolutions voient-ils ?
Plus d’aliments frais à la maison
Pendant les différents confinements, les Belges ont été nombreux à acheter en ligne, et cette tendance semble devoir se poursuivre dans les années à venir. Pour les entreprises alimentaires, le commerce électronique offre encore de nombreuses opportunités. Charlotte Boone, knowhow and inspiration manager chez Flanders’ FOOD le confirme : « Avant même que l’on parle du coronavirus, l’alimentation était déjà considérée comme « the next big thing » en matière d’e-commerce. Il suffit de regarder le géant de l’e-commerce Amazon, qui propose de plus en plus de produits alimentaires sur sa plateforme. Les box repas restent également un segment en croissance. En outre, on assiste à une forte croissance des plateformes de produits régionaux qui répondent à la tendance de l’achat local et durable. »
La vente d’aliments frais présente donc un fort potentiel commercial, mais elle s’accompagne d’un certain nombre de défis. Par exemple, une commande doit rester fraîche et être transportée dans les bonnes conditions. Néanmoins, plusieurs entreprises alimentaires ont déjà franchi le pas de la vente en ligne de leurs produits.
Charlotte : « Nous constatons que les entreprises ont chacune leur propre approche. Certaines travaillent avec des services de livraison express et/ou des emballages spéciaux qui permettent de conserver la fraîcheur du produit, avec une livraison sur rendez-vous. D’autres travaillent avec leur propre service de livraison avec transport réfrigéré, ou avec des points d’enlèvement. »
« Bien sûr, chaque approche a ses avantages et ses inconvénients et elle peut être améliorée. Avec le Cool & Fresh Delivery project, Flanders’ FOOD et l’Institut flamand pour la logistique (VIL) explorent les possibilités du commerce électronique pour les produits alimentaires frais et réfrigérés. Nous étudions la meilleure façon de faire sur le plan logistique, en tenant compte de la sécurité alimentaire, de la durabilité et de l’accessibilité financière. Cela devrait ensuite déboucher sur des lignes directrices pour des modèles logistiques économiquement viables », explique Charlotte.
Vous souhaitez en savoir plus sur l’e-commerce ? C’est possible le 23 septembre lors d’un séminaire à Food Connections, l’événement annuel de Fevia Wallonie et Wagralim.
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Compléments alimentaires contre le stress (lié au coronavirus)
Le stress : il nous touche tous. « Même avant la crise du coronavirus, le stress était un problème croissant dans les sociétés modernes du monde entier. Mais la crise du coronavirus et les différents confinements sont venus accentuer ce stress pour certains d’entre nous », ajoute l’équipe de Wagralim, qui accompagne le montage de ce type de dossier de recherche collaborative en Région wallonne.
« Depuis des années, des recherches sont menées sur les mécanismes qui conduisent au stress. Plusieurs études scientifiques montrent l’importance du lien entre nos intestins et notre cerveau. Pas illogique, si l’on sait que nos intestins sont parfois appelés notre deuxième cerveau. Dès lors que tous les mécanismes de stress sont identifiés, des solutions peuvent être développées pour nous soulager de ce stress, tant physiquement que mentalement », explique Wagralim.
« L’augmentation du stress se perçoit également dans la demande croissante en compléments alimentaires. C’est précisément dans ce contexte que le projet de recherche « Microbiostress » est né. Son objectif est de développer un complément alimentaire naturel et efficace sur la base d’une recherche scientifique collaborative approfondie.
Concrètement, la combinaison de différents ingrédients doit répondre aux mécanismes qui provoquent le stress. Les Laboratoires Ortis, Lacto Research et Botalys, ainsi que les Universités de Liège, Louvain-la-Neuve et Mons, collaborent activement à ce projet », conclut Wagralim.
Une offre alimentaire encore plus à l’abri du coronavirus
Se désinfecter ou se laver les mains régulièrement : cette habitude est – espérons-le – bien ancrée chez tout le monde à présent. Mais certains vont plus loin... À cause du coronavirus, certains consommateurs sont plus prudents avec les aliments non emballés dans les magasins et optent plus souvent pour l’alternative emballée, même s’il n’y a aucune preuve scientifique que le coronavirus peut être transmis par les aliments. C’est pourquoi Flanders’ FOOD, en collaboration avec Wood.be, Pack4Food et Unizo, soutient les entrepreneurs de l’industrie alimentaire, du commerce de détail et de l’horeca dans leur offre d’aliments non emballés.
Ils ont lancé le projet COOVIRH : Coronaveiligere Omgevingen van Onverpakte Voeding In Retail en Horeca. En plus de réunir des mesures efficaces de l’industrie du meuble et de l’emballage, les entrepreneurs et les consommateurs ont examiné de plus près trois mesures : un meuble de libre-service mains-libres avec capteurs, un meuble de livraison mains-libres et une table corona. Nous avons frappé à la porte de Bianca Lefevere, Innovation Manager.
« Un meuble libre-service doté de capteurs permet aux consommateurs de ne plus avoir à ouvrir eux-mêmes les tiroirs.
. Le meuble de livraison mains-libres s’adresse également au consommateur préoccupé. Il s’agit d’un système de retrait sans contact fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, doté de compartiments réfrigérés pouvant être utilisés pour divers types de repas et d’aliments frais réfrigérés.
Enfin, la CoronatafelⓇ (table corona) offre un soulagement aux restaurateurs. Au milieu de la table, il y a un système de purification de l’air qui fonctionne avec un filtre HEPA. Un purificateur d’air aspire l’air par le bas, le filtre et souffle l’air purifié. »
« Bien sûr, chaque mesure doit encore être améliorée, mais elles contribuent à rassurer les consommateurs. Les entreprises intéressées peuvent consulter le « Guide pratique COOVIRH pour le commerce de détail, l’horeca et l’industrie alimentaire ». Une vue d’ensemble de toutes les mesures prises ici et à l’étranger devrait aider les entrepreneurs à proposer des aliments non emballés de manière plus sûre du point de vue du coronavirus. »