La propagation rapide du variant Omicron menace-t-elle l’approvisionnement alimentaire ? Pour évaluer la situation sur le terrain et adapter rapidement l’approche au besoin, nos membres complètent chaque semaine une enquête. Découvrez les résultats de la troisième enquête qui porte sur la semaine du 24 janvier.
Les chiffres continuent d'évoluer dans le mauvais sens
Taux d’absentéisme : 11,9%
Au fil des semaines, le taux moyen d’absentéisme augmente, passant ainsi en deux semaines de 8,4% à 11,9%. C’est à présent 9 entreprises sur 10 qui ont au moins 5% des employés absents (contre 8 sur 10 la semaine précédente). Et pour 60% des entreprises, le taux d’absentéisme dépasse les 10% (contre 45% des entreprises la semaine précédente). A noter que les absences pour cause de maladie et garde d’enfants sont en augmentation. La quarantaine pèse relativement moins lourd dans les raisons invoquées mais concerne néanmoins toujours 30% des travailleurs absents.
Impact sur la production : -10,8%
Par conséquent, la production est elle aussi de plus en plus impactée négativement. En moyenne, l’impact est désormais de 10,8% (semaine du 24 janvier) contre 10,4% précédemment (semaine du 17 janvier). Soulignons qu’il n’y a plus qu’une seule entreprise sur 10 qui ne ressent aucun impact sur la production (contre 1 sur 4 la semaine passée).
Selon notre dernière enquête, les coûts supplémentaires liés à la Covid-19 augmentent légèrement : en moyenne, 6,2% du chiffre d’affaires hebdomadaire contre 5,4% dans l’enquête précédente.
Problèmes d’approvisionnement/logistique : 70% des entreprises
Enfin, 7 entreprises sur 10 connaissent actuellement des problèmes d’approvisionnement et/ou de logistique. Cela concerne, par ordre d’importance, les emballages (pour 61% des entreprises), le transport (39%) et les matières premières (16%).
Fevia demande plus de flexibilité pour nos entreprises
Les chiffres indiquent donc clairement que l’absentéisme dans nos entreprises alimentaires continue d'augmenter en raison de la propagation de la variante omicron. Afin de pouvoir continuer à garantir l’approvisionnement alimentaire, nous appelons l’ensemble des acteurs à faire preuve de souplesse.
En ce qui concerne la main-d’œuvre, le secteur a un besoin urgent de flexibilité interne et externe. Nous nous réjouissons dès lors que le gouvernement fédéral ait décidé d’introduire un projet de loi qui contient les mesures de l'accord des partenaires sociaux afin que les entreprises puissent employer des personnes supplémentaires. Nous demandons maintenant au Parlement d’approuver de toute urgence le projet de loi concernant ces mesures.
Continuer à garantir l’approvisionnement alimentaire, ensemble avec les retailers
Dans les relations fournisseurs-clients aussi la situation exceptionnelle doit être prise en compte. Ainsi, beaucoup de nos entreprises confirment que plusieurs de leurs clients, notamment de la distribution, ont déjà imposé ou menacent d'imposer des amendes pour des problèmes de livraison (rupture de stock).
C’est pourquoi, nous avons demandé aux retailers de geler temporairement les clauses pénales prévues dans les contrats avec leurs fournisseurs en cas de non-livraison ou de retard de livraison lorsque ceci est lié à l'impact de cette cinquième vague de coronavirus. On peut penser notamment à des problèmes de production ou de livraison découlant de l’absentéisme des employés, de problèmes d’approvisionnement en matières premières ou en emballages, ou encore de problèmes de transport.
Ces sanctions logistiques, conséquence d'une situation qui échappe au contrôle de nos entreprises alimentaires, s'ajoutent à l'augmentation sans précédent des coûts de production (matières premières, ingrédients, emballages, transport, énergie) à laquelle elles sont désormais confrontées. En ce sens, elles sont la goutte qui fait déborder le vase. Or, assurer l'approvisionnement alimentaire est une mission commune, d’autant plus dans ces circonstances.
La fédération du commerce, Comeos, à qui la demande a également été transmise, a confirmé que ses membres sont ouverts à la concertation avec leurs fournisseurs. Dans le cas où votre situation deviendrait précaire, nous vous suggérons dès lors de prendre contact avec les account managers des retailers au plus vite, afin de les informer en temps utile de tous retards prévus.
Retrouvez tous les résultats détaillés de l’enquête dans notre présentation.