Économie circulaire… Le fabuleux destin d’Amélie Gosset

03.06.2021

L’économie circulaire est sur toutes les lèvres, mais qu’en est-il dans l’industrie alimentaire ? Amélie Gosset est bien placée pour le savoir. Elle a rejoint l’équipe de Fevia il y a quelques mois en tant que référente économie circulaire/bas carbone. En partenariat avec la Sowalfin et Fevia Wallonie, elle va à la rencontre de nos PME alimentaires wallonnes pour les aider à mettre l’économie circulaire au cœur de leur réflexion. Ses conseils pour ne pas rater le train de l’économie circulaire ? Prendre le temps, communiquer et s’inspirer !

Amélie, comment as-tu rejoint l’équipe de Fevia ?

« En tant que référente économie circulaire bas carbone, je fais partie d’un réseau de référents multi-secteurs présents partout en Wallonie pour soutenir les indépendants et PME. La Sowalfin, qui coordonne ce réseau, a voulu renforcer le pôle de l’alimentaire étant donné que la région wallonne comprend un grand nombre d’entreprises dans ce secteur. Au vu du rôle de Fevia Wallonie comme représentant du secteur et son lien étroit avec de nombreuses entreprises, j’ai rejoint l’équipe le temps de ma mission. 

En quoi consiste ta mission ?

« Pendant trois ans, je vais sensibiliser les PME alimentaires à l’économie circulaire en les informant et en leur offrant un accompagnement pour détecter des opportunités et concrétiser des projets à travers un soutien financier. Après avoir pris contact avec une entreprise, je me rends ensuite sur place pour bien comprendre la réalité de l’entreprise et j’effectue un diagnostic des matières premières aux produits finis en passant par la logistique et la gestion des déchets et co-produits. »

Que retiens-tu de tes rencontres avec les entreprises ?

« Les PME prennent déjà des initiatives et dans ce cas il s’agit de pousser la réflexion plus loin. Certaines ont des valeurs très ancrées sur le développement durable et ont envie de s’améliorer pour avoir un impact moindre sur l’environnement.

J’ai visité des entreprises qui investissent dans de nouvelles technologies de production pour produire mieux en consommant moins d’énergie, d’autres qui revoient leur approvisionnement en matières premières et créent des partenariats avec des agriculteurs locaux notamment au niveau de la récupération des co-produits qui vont en alimentation du bétail. Certaines entreprises réfléchissent aussi à la recyclabilité dans le choix des emballages des produits qu’elles exportent dans des pays où certains matériaux ne sont pas recyclés.

D’autres vivent un ralentissement de leurs activités à cause de la crise sanitaire et en profitent pour entamer la réflexion, ou souhaitent un soutien financier pour un projet. Mais on évite d’aller directement au financement car l’objectif est d’avoir une vision plus globale pour dégager des solutions durables à long terme ».

Comment définir l’économie circulaire ?

« L’économie actuelle est souvent décrite comme étant trop linéaire, c’est-à-dire qu’on extrait des ressources, on les transforme, on les transporte, on les consomme en générant des déchets. En économie circulaire, on optimise chacune des étapes, on repense à sa façon de consommer des matières premières pour limiter les pertes et faire en sorte que rien ne se perde, bref rendre l’activité plus pérenne de manière générale.

​​​​​​

Source : Novallia  

Pourquoi une PME alimentaire doit-elle s’engager dans l’économie circulaire ?

« Les entreprises alimentaires doivent entamer la réflexion sur l’économie circulaire pour une question de résilience. Les entreprises qui ne se questionnent pas vont rencontrer des difficultés dans les futures années. Pensons notamment à la raréfaction de certaines matières premières, l’augmentation des prix, les contraintes législatives, la dépendance aux énergies, etc. La démarche s’inscrit aussi pleinement dans les objectifs européens fixés dans le Green Deal et la stratégie Farm-to-Fork.

N’oublions pas les consommateurs qui sont aussi de plus en plus demandeurs de transparence par rapport à la responsabilité sociétale et environnementale des entreprises. Les entreprises ont donc tout intérêt à s’engager dans la circularité afin de communiquer sur ce qu’elles mettent en place et pour pouvoir se démarquer de leurs concurrents. »

L’économie circulaire dans l’alimentaire
1. Approvisionnement : achats circulaires, modification des chaînes d’approvisionnement
2. Production et transformation : efficience énergétique et efficacité matière
3. Consommation responsable : réduction des pertes alimentaires et valorisation des sous-produits
4. Recyclage des emballages : éco-conception et intégration dans une filière de recyclage

Qu’est-ce qu’elles peuvent faire concrètement ?

« Il s’agit de produire de la manière la plus efficace possible. Au niveau énergétique cela peut se faire, par exemple, en mettant en place des systèmes de récupération de chaleur ou en investissant dans des panneaux solaires ou des chaudières plus performantes. Une entreprise qui produit beaucoup de chaleur dont elle n’a pas besoin peut par exemple aussi décider de la mettre à disposition d’une entreprise voisine.

Il faut aussi réfléchir à optimiser ses emballages et éviter les pertes alimentaires, améliorer la recyclabilité, éviter le surplus d’emballages, revoir les matériaux utilisés, le poids des emballages, les encres, les étiquettes, etc. Les entreprises peuvent aussi repenser leur logistique, par exemple pour éviter que les camions de livraison reviennent à vide. 

Ces préoccupations doivent aussi se traduire dans la stratégie d’une entreprise et les objectifs qu’elle souhaite atteindre, dans le lien qu’elle peut tisser avec les entreprises autour d’elle et envisager des symbioses possibles ou diversifier ses débouchés, toujours pour être plus résilient. »

Découvrez les initiatives du secteur alimentaire pour des emballages plus durables sur www.emballages2025.be

L’économie circulaire, c’est aussi une façon de créer des ponts ?

« En effet. On fait partie d’un réseau et une entreprise ne peut pas fonctionner toute seule. Elle dépend de ses fournisseurs, les producteurs de matières premières, qu’elle transforme et vend ensuite à des consommateurs. Et on sent aussi que ces derniers deviennent de plus en plus exigeants en matière de transparence par rapport aux choix stratégiques de l’entreprise. Le consommateur veut savoir ce qu’il mange. Et c’est donc une plus-value pour l’entreprise de se questionner. »

 

Découvrez dans nos food.be snacks des exemples d’initiatives de nos entreprises qui s’engagent dans l’économie circulaire : cliquez ici

L’aspect financier peut néanmoins être un frein pour certaines PME, qu’est-ce qui est possible ?

« Après un diagnostic des opportunités identifiées au sein de l’entreprise, un financement est possible via des chèques entreprises de la région wallonne, ou un prêt subordonné de la Sowalfin (Easy’green). Cela permet de financer des projets en évitant de puiser dans la trésorerie de l’entreprise. »

Bio d’Amélie
Amélie Gosset a commencé chez Fevia en janvier 2021. Namuroise et jeune maman de deux enfants, elle a une expérience professionnelle de 15 ans, dont 13 en recherche et développement et amélioration de process dans l’agroalimentaire (chocolat, produits à base de fruits et levain). Licenciée en chimie, elle a suivi un Master en Sciences et Gestion de l’Environnement. Elle est curieuse, gourmande et aime se ressourcer dans la nature.

 

Pour conclure, quels sont les 3 conseils que tu as envie de donner aux PME alimentaires ?  

« Prenez le temps de réfléchir à comment l’économie circulaire peut être un moyen d’aider votre entreprise à se réinventer. Les entreprises doivent prendre le train de l’économie circulaire, c’est une question de résilience !

Communiquez ce que vous mettez en œuvre en matière d’économie circulaire. Cela peut être une valeur ajoutée étant donné que le consommateur final se questionne sur les pratiques de production d’un produit alimentaire et aime connaître le positionnement des marques qu’il achète.

Inspirez-vous ! Si chacun à sa taille fait quelque chose, cela permettra de faire bouger les choses. Le partage des bonnes pratiques à travers un secteur, avec des entreprises qui osent partager leur savoir-faire avec leurs concurrents est un élément très positif »

Vous êtes intéressé par les services d’Amélie Gosset ? Contactez-la par email via ago@fevia.be

À la recherche d’un job ? Pour suivre les nombreux développements dans le domaine de la politique alimentaire, Fevia est à la recherche d’un temps plein (m/f) Conseiller en Politique Alimentaire. Intéressé(e) ? Consultez l’offre d’emploi ici