L'industrie et le gouvernement unissent leurs forces pour réutiliser l'eau issue du processus de production du sucre. Le futur centre de production d'eau, Les Plaines d’Eau Tirlemontoises, qui comprendra également un parc énergétique et un parc de loisirs, sera construit sur le domaine militaire de Goetsenhoven. Le coup d’envoi officiel a été donné le lundi 11 avril avec la signature d'une charte aux objectifs spécifiques par la ministre flamande de l'environnement Zuhal Demir et les partenaires impliqués, dont Fevia Vlaanderen.
« Nous voulons nous attaquer de manière proactive au problème de la sécheresse en Flandre et augmenter l'approvisionnement en eau en utilisant de nouvelles sources, telles que l'eau issue du traitement des betteraves, et grâce à des techniques innovantes », expliquent Jan Ingels, directeur général des usines de la Raffinerie Tirlemontoise et Hans Goossens, directeur général de De Watergroep.
Extraire de l’eau des betteraves : comment ça marche ?
La betterave sucrière est composée de 75 % d'eau. La Raffinerie Tirlemontoise réutilise encore et encore cette eau résiduelle lors du processus de production de son sucre. Pourtant, chaque année, plus d'un milliard de litres de cette eau (purifiée), soit l’équivalent d’environ 400 piscines olympiques, s'écoulent dans les ruisseaux et rivières. Le projet va changer tout cela. « Nous sommes pleinement engagés dans la gestion durable de l'eau, sur la base d'une vision prospective du système intégral de l'eau », ajoute Jan Ingels.
Concrètement, après prétraitement, l'eau de traitement des betteraves sera détournée via une nouvelle station de pompage vers un site disponible en dehors de la ville : la base aérienne de Goetsenhoven. L'eau quitte ensuite la Raffinerie Tirlemontoise à une température de 20°C et peut parfaitement être utilisée pour la récupération de chaleur.
L'eau arrive ensuite aux Plaines d’Eau dans de grands bassins tampons. C'est là que De Watergroep prend le relais. « L'eau entièrement purifiée est transformée en eau potable dans une nouvelle station de traitement des eaux, ce qui constitue une méthode innovante d'utilisation circulaire de l'eau », selon Hans Goossens. L'eau douce de betterave est mélangée à l'eau souterraine dure et riche en minéraux provenant des sites de captage existants de De Watergroep, lui permettant de miser sur la diversification des sources. L'eau convient également à l'irrigation des terres agricoles adjacentes et des zones vertes.
Les Plaines d’Eau Tirlemontoises : un bel exemple d'esprit d'entreprise
Le projet ne s'attaque pas seulement au problème de l'eau, il constitue également un grand pas en avant sur le plan économique et socioculturel et donnera un nouvel élan à l'emploi. Sur le bassin tampon qui sert à produire de l'eau potable, un parc de panneaux solaires sera installé, d'une capacité de 4,5 mégawatts crête. Les autres bassins tampons sont adaptés aux sports nautiques et une plage sera également aménagée. La zone tampon verte crée un environnement calme en tenant compte de la biodiversité.
« Les Plaines d’Eau Tirlemontoises sont un modèle d'entrepreneuriat, de circularité et de durabilité. Nous voulons contribuer à la promotion et au soutien de ce projet ambitieux afin de montrer aux autres entreprises alimentaires qu’investir dans l'économie circulaire est payant. En outre, le projet s'inscrit parfaitement dans le cadre de la roadmap de développement durable de l'industrie alimentaire », précise Nadia Lapage, secrétaire générale de Fevia Vlaanderen.