Comment intégrez-vous la durabilité dans la stratégie de votre entreprise alimentaire ? Plusieurs entreprises alimentaires sont parties à la recherche de réponses lors du SDG Food Tour « Durabilité en action », un parcours de deux ans avec cinq workshops. À la demande de Fevia Vlaanderen et avec le soutien de MVO Vlaanderen, Hans Verboven (Sustacon) a traduit les idées du SDG Food Tour dans le SustaFOOD, un outil pratique pour aider les PME du secteur alimentaire à entreprendre des actions concrètes. Nous nous sommes intéressés à ses conclusions les plus importantes.
1. De nombreuses actions qui nécessitent une coordination
Au cours du SDG Food Tour, il est apparu clairement que nos entreprises alimentaires entreprennent déjà un grand nombre d’actions en matière de durabilité, qui s’inscrivent toutes dans une politique de durabilité plus large. La plupart des actions sont liées à cinq SDG (Sustainable Development Goals ou Objectifs de Développement durable) des Nations unies : Bonne santé et bien-être (objectif 3), Travail décent et croissance économique (objectif 8), Industrie, innovation et infrastructure (objectif 9), Consommation et production durables (objectif 12) et Partenariats pour la réalisation des objectifs (objectif 17).
Selon Hans Verboven, le défi consiste désormais à coordonner encore davantage ces actions : « Nous constatons que les entreprises investissent dans la durabilité mais encore trop au coup par coup, sans en connaître suffisamment la valeur ajoutée. Elles agissent souvent sur la base d’une intuition, mais pas de manière coordonnée. Bref, les actions ne manquent pas, mais elles ont tendance à rester bloquées dans certains départements et sont encore trop peu intégrées à la stratégie de l’entreprise. »
2. Beaucoup d’attention aux food heroes
Cela nous amène à la deuxième observation de Hans. Les entreprises alimentaires cherchent des moyens d’améliorer encore les relations avec leurs employés ; depuis la crise du coronavirus, nous aimons les appeler les « food heroes ». Il s’agit notamment de trouver les bonnes personnes, de les former dans l'entreprise, de les rendre enthousiastes et de les amener à suivre certaines règles. Pendant le SDG Food Tour, la session autour du SDG 8 (travail décent et croissance économique) a été celle où les participants ont émis beaucoup d’idées et échanger de nombreuses bonnes pratiques.
« Pensez, par exemple, à la lutte contre l’absentéisme de courte durée ou à la remise au travail des malades de longue durée, à la motivation des employés par la communication et les teambuildings, à la sensibilisation des employés pour faire plus d’exercice physique, à la création d’une atmosphère de travail agréable, etc. Ce sont des actions simples, mais qui ont un impact important », explique Hans Verboven.
3. Investir dans l’environnement et l’énergie : "good for business”
Les entreprises alimentaires qui réduisent leur impact sur l’environnement et leur consommation d'énergie peuvent obtenir des résultats tant sur le plan écologique qu’économique. Les PME peuvent ainsi augmenter leurs marges en misant sur l’efficacité, en consommant moins d’énergie et d’eau ou en évitant les déchets et les pertes. Ce sont de très bonnes initiatives car elles ont un impact positif tant sur l’environnement que sur l’entreprise elle-même.
Selon Hans Verboven, les entreprises alimentaires voient immédiatement l’impact des coûts énergétiques et auront donc tendance à y travailler rapidement : « Là aussi, des solutions concrètes ont vu le jour autour des emballages circulaires, des énergies renouvelables ou du transport efficace, par exemple. Pensez à des accords passés avec l’équipe de nettoyage sur l’utilisation de détergents plus respectueux de l’environnement, l’utilisation de palettes, de caisses et d’autres emballages réutilisables pour la livraison des produits, le passage à l’électricité verte ou l’autoproduction via l’énergie solaire et éolienne. »
Bingo, ou comment expliquer les SDG avec une touche d’humour
Ce n’est pas simple de comprendre les Sustainable Development Goals - les Objectifs de développement durable des Nations unies - pour une PME du secteur alimentaire. Pour introduire le sujet de manière ludique, Fevia Vlaanderen - avec le soutien de MVO Vlaanderen - a demandé à l’acteur Christophe Stienlet de jouer au SDG Bingo. Il a interprété le rôle de cinq personnages, à savoir un CEO, un « plant manager », un « marketeer », un technicien de laboratoire, et enfin, un responsable RH pour une entreprise alimentaire fictive. Vous pouvez regarder la vidéo ci-dessous.
4. Le consommateur encore plus au cœur des préoccupations
Les entreprises alimentaires qui réussissent, gardent les yeux rivés sur les souhaits du consommateur. Toutefois, le SDG Food Tour montre qu’il y a encore du potentiel pour des actions plus stratégiques qui répondent aux besoins et aux attentes en constanté évolution des consommateurs. La plupart des entreprises réagissent déjà aux nouvelles tendances, mais selon Hans Verboven, elles ne le font pas encore suffisamment dans une vision d’entreprise. Cela est dû au fait qu’il est difficile pour les entreprises d’évaluer le retour sur investissement. La question-clé est bien évidemment de savoir si les consommateurs sont également prêts à payer pour des produits plus durables...
« Néanmoins, dans la pratique, nous voyons plusieurs initiatives : une offre plus diversifiée, avec par exemple des alternatives végétaliennes ou végétariennes, des portions plus petites pour les personnes seules, des produits contenant moins de calories, plus de vitamines, plus de fibres, moins de sucre, moins de sel et moins de graisses », explique Hans Verboven. « Les entreprises peuvent se rapprocher encore plus du consommateur et l’informer de manière claire. Les entreprises qui ne le font pas encore ne devraient certainement pas tarder à s’y mettre. »
Comment s’y prendre pour communiquer sur la durabilité ?
Sous le nom de « Food Future Academy », Fevia Vlaanderen organise, avec le soutien de VLAIO, une série de 8 événements thématiques inspirants sur la durabilité (en néerlandais). Après une première session sur le financement d'une stratégie de durabilité, une deuxième session aura lieu le 14 septembre sur « comment communiquer sur la durabilité ? » Intéressé(e) ? Inscrivez-vous ici
5. Sharing is caring
En travaillant ensemble et en échangeant des idées lors des workshops du SDG Food Tour, nos entreprises alimentaires ont pu apprendre les unes des autres et s’inspirer d’idées très simples et concrètes. Les idées, les expériences et les meilleures pratiques de toutes les entreprises participantes ont été intégrées dans le SustaFOOD : un outil pratique qui fournit une méthode pour élaborer une stratégie de durabilité au sein d’une entreprise, impliquant différents départements. La méthode permet ensuite de choisir un certain nombre d’actions que vous pouvez suivre et contrôler afin de développer cette stratégie en pratique. Vous pouvez accéder à l’outil via www.sustafood.be.
Une brochure en format pdf (en néerlandais) explique étape par étape comment l’outil SustaFOOD a été développé et ce que vous pouvez en attendre. Les membres de Fevia peuvent télécharger la brochure ici.