Selon Albert Einstein, le temps est un concept inventé par l’être humain pour simplifier son imagination. Mais avec la crise actuelle, le temps semble tout sauf relatif, et plus encore : un timing est aujourd’hui plus essentiel que jamais afin de maintenir la perspective d’une normalisation de la vie économique et sociale. Il est donc temps de faire passer le dépistage et la vaccination à leur vitesse de croisière, de travailler à une réouverture rapide de notre secteur horeca et de considérer celle-ci, non pas comme un assouplissement, mais bien comme une partie de la solution.
Avec une troisième vague en vue, le Comité de concertation a décidé de verrouiller à nouveau partiellement notre pays. Un verdict sévère et ce pour la troisième fois. Pour beaucoup d’entre nous, pas de joyeuses Pâques donc mais espérons qu’avec la pause de Pâques, les chiffres repartent au moins dans la bonne direction et offrent à nouveau rapidement des perspectives. Bien entendu, nous comprenons les mesures. Mais en même temps, nous constatons aussi que le soutien de la population s’effrite. Les parcs, les places et les rues sont envahis. Les gens manquent de perspectives et en ont assez de cette situation. Combien de temps cela va-t-il encore durer ?
Nos entrepreneurs aussi ont besoin de soutien et de perspectives concrètes. Nous pensons notamment à tous ceux qui sont touchés par la fermeture de l’horeca. De ce fait, en tant que fournisseur principal de l’horeca, notre secteur a perdu plus d’un milliard et demi d’euros de chiffre d'affaires. Tout le monde est touché : nos brasseurs, nos distillateurs, nos producteurs de vins, d’eau, de boissons rafraîchissantes, de café, de produits à base de légumes et de pommes de terre, de viande, de pain et de produits de boulangerie, de soupes, de sauces, de plats préparés, de produits laitiers, de crème glacée, de snacks, de chips, de biscuits, de chocolat...
Est-il besoin de préciser que nos entrepreneurs sont impatients de fournir à nouveau les nombreux cafés, restaurants, hôtels, sandwicheries et autres établissements de restauration de notre pays ? Mais aussi grand que soit leur désir, remettre la machine en route demande... du temps, du temps pour s’organiser et se préparer, nettoyer les installations par exemple, mettre tout en ordre, placer et livrer des commandes afin de reconstituer des stocks suffisants, prévoir suffisamment de personnel, etc. Pour les exploitants de l’horeca et les fournisseurs, le temps n’est pas du tout relatif : en ce qui concerne la réouverture de l’horeca, il est très important de pouvoir travailler en ayant une date comme objectif, tel que c’est actuellement le cas avec le 1er mai.
Il ne faut donc pas commettre l’erreur de présenter cette réouverture comme une question de « tout ou rien ». Un réouverture étape par étape est tout à fait possible. Nous soutenons donc également le récent appel de 16 chefs d’entreprise qui réclament de la clarté concernant une reprise progressive, en toute sécurité mais certaine des activités du secteur de l’horeca. Il va de soi que notre santé passe avant tout et cette réouverture doit avoir lieu dans des circonstances sûres, mais cela est possible. Et plus encore : avec les accords et protocoles adéquats, une réouverture n’est pas un assouplissement mais une manière (plus) sûre d’organiser et de canaliser la population dans ses relations avec les autres et pendant ses loisirs, d’une façon structurée et professionnelle. Il s’agit donc d’une partie de la solution et non du problème !
Les chiffres du coronavirus servent aujourd’hui de baromètre pour nos perspectives. Celles-ci sont-elles ensoleillées ou bien apercevons-nous au loin encore plus de nuages d’orage ? La menace d’une nouvelle vague de contaminations, de variants du virus ou même de nouveaux virus est en effet toujours présente. La réponse réside dans la mesure avec laquelle nous réussissons à mettre sur pied et à déployer une stratégie de dépistage et de vaccination efficace. Mais également de la manière dont nous apprenons à faire face au virus. Ce n’est pas en restant tous immobiles mais en entreprenant et en vivant en toute sécurité que nous nous en sortirons.
Ici aussi, le temps est un facteur tellement essentiel. Le fait que nos entreprises puissent enfin utiliser plus largement des tests rapides est déjà une bonne nouvelle. Du point de vue de Fevia, cela fait longtemps que nous demandons de laisser jouer un rôle à nos entreprises, qui continuent à assurer l’approvisionnement en alimentation et boissons, afin de limiter autant que possible la propagation du virus et le manque de travailleurs. Les autotests, qui sont déjà utilisés aujourd'hui en Allemagne, pourraient également être une occasion supplémentaire de soutenir l’entrepreneuriat en toute sécurité. Une moins bonne nouvelle est que la campagne de vaccination demande plus de temps que prévu. C’est précisément là que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre du temps mais accélérer !
En ce 1er mai, fêtons le travail et l’entrepreneuriat ! La reprise de l’horeca sera également le coup d’envoi d’une normalisation progressive dans le domaine des événements et du shopping ainsi que de la vie culturelle et associative. Le moment est venu de donner de nouvelles perspectives à de nombreux entrepreneurs et citoyens de notre pays, à l’aide d’une stratégie performante de dépistage et de vaccination, une feuille de route concrète et un plan de soutien pour le redémarrage du secteur de l’horeca et de l'approvisionnement.