FEVIA Wallonie appelle les autorités à soutenir le potentiel de croissance de l’industrie alimentaire qui joue un rôle moteur dans l’économie wallonne
Bruxelles, le 25 juillet 2016 – Le nouveau rapport économique de l’industrie alimentaire wallonne confirme que le secteur est une locomotive de l’industrie wallonne. L’industrie alimentaire augmente sa part dans l’emploi, les exportations, les investissements et le chiffre d’affaires de l’ensemble de l’industrie. Mais la compétitivité du secteur est mise sous pression : les surcoûts énergétiques et la redevance kilométrique, mais aussi le handicap salarial, les coûts du travail et de la fiscalité, et récemment le Brexit et les mesures protectionnistes potentielles sont des freins à la croissance du secteur. FEVIA Wallonie, la fédération des entreprises alimentaires wallonnes, appelle donc les autorités à soutenir le potentiel de croissance du secteur alimentaire wallon.
A toute vapeur…grâce à des investissements en forte hausse et plus d’emplois
Il y a un potentiel important dans l’industrie alimentaire wallonne. Elle croît à toute vapeur en 2015, grâce à ses investissements qui ont connu une hausse de 19%. Les entreprises alimentaires wallonnes ont investi pour un montant total de 361,6 millions d’euros. Au cours de la période 2011-2015, la part de l’industrie alimentaire dans le total des investissements industriels augmente de 14,5% à 23,9%. Les investissements wallons concernent surtout les secteurs de la transformation de la pomme de terre, la boulangerie-pâtisserie, les boissons, la chocolaterie, la viande, et les ingrédients. L’industrie alimentaire wallonne renforce aussi sa position au niveau de l’emploi industriel. En 2015, elle occupait un total de 20.642 travailleurs, ce qui représente une progression de l’emploi de 1%. L’industrie alimentaire représente 17,2 % de l’emploi industriel wallon. Près d’un travailleur sur 5 de l’industrie travaille dans l’industrie alimentaire. Chaque année, le secteur engage pas moins de 2.400 travailleurs, soit 11 par jour.
…mais ralentie par une multitude d’obstacles
« L’industrie alimentaire est clairement une locomotive de l’industrie wallonne, mais plusieurs obstacles ralentissent son avancée », nuance Guy Paternoster, président de FEVIA Wallonie. « Pour que la croissance et la création d’emplois continuent, il faut que les conditions d’une bonne compétitivité soient réunies : les surcoûts énergétiques et la redevance kilométrique viennent s’ajouter aux cotisations sociales élevées et autres taxes d’emballage et de « santé » qui freinent sa croissance. » Les surcoûts énergétiques ont augmenté de 200% ces 8 dernières années. La redevance kilométrique représente un surcoût total de 150 millions d’euros. Le Brexit est un obstacle supplémentaire, car le Royaume-Uni est le 4ème plus grand marché d’exportation du secteur alimentaire belge, après la France, les Pays-Bas et l’Allemagne. Les risques sont la baisse de la livre sterling et surtout les initiatives protectionnistes potentielles qui – comme récemment en France – auront des effets néfastes pour un petit pays à l’économie ouverte comme la Belgique.
Industrie alimentaire et agriculture : dans le même train vers une croissance durable
L’industrie alimentaire souffre aussi, tout comme les agriculteurs, des fluctuations des prix des matières premières : tant le chiffre d’affaires (-0,8%) que les exportations (-2,3%) de l’industrie alimentaire wallonne ont diminué en valeur en 2015, essentiellement suite à la diminution des prix des produits laitiers, des produits à base de viande et du sucre (alors que la production a augmenté en volume). L’industrie alimentaire wallonne est fort dépendante de la première transformation et donc aussi fort liée à l’agriculture.
« Industrie alimentaire et agriculteurs, nous sommes dans le même train », rappelle Guy Paternoster, président de FEVIA Wallonie, « Nous souhaitons tous une croissance durable et les investissements des entreprises alimentaires sont la locomotive qui peut mener l’ensemble vers la croissance. Pour nous, les véhicules de cette croissance doivent être les exportations, l’innovation et la recherche de nouveaux marchés. »
FEVIA Wallonie souhaite tendre la main aux autorités afin de s’engager dans un débat constructif. Elle a émis un certain nombre de recommandations concrètes pour soutenir sa croissance durable, notamment :
- Mettre un terme à l’augmentation des surcoûts énergétiques pour l’industrie alimentaire.
- Réduire l’impact de la redevance kilométrique en améliorant l’efficacité logistique du transport routier, par exemple en autorisant la combinaison tracteurs/semi-remorques un rien plus lourds et plus longs.
- Mieux faire connaître et promouvoir davantage en Belgique et à l’étranger les atouts du secteur qui sont la qualité, la diversité et l’innovation des produits alimentaires belges derrière la bannière « Food.be - Small country. Great food. », en ligne avec les objectifs de l’AWEX.
Une collaboration continue avec tous les acteurs
L’industrie alimentaire wallonne souhaite poursuivre son objectif de croissance durable et continuer à prendre ses responsabilités en collaboration avec les autorités compétentes et tous les acteurs concernés. Elle est déjà engagée concrètement dans plusieurs domaines :
- En matière d’innovation, l’industrie alimentaire travaille avec Wagralim, le pôle de compétitivité de l'agro-industrie, et d’autres partenaires de la chaîne alimentaire, avec la démarche « D’Avenir » pour favoriser une croissance durable du système agroalimentaire wallon.
- En matière d’alimentation équilibrée, le secteur travaille main dans la main avec les autorités et d’autres partenaires de la chaîne alimentaire, pour encourager un style de vie sain, par exemple avec la « Convention Alimentation Equilibrée ».
- Enfin, l’industrie alimentaire contribue activement à l’économie circulaire, à travers plusieurs initiatives, notamment pour éviter le gaspillage alimentaire.