La division règne au Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, une lutte de pouvoir sévit entre le gouvernement de Boris Johnson et le Parlement britannique. Lorsque le Parlement est revenu de sa pause estivale, Johnson a annoncé la suspension des activités de ce dernier à partir de cette semaine, et ce, jusqu'au discours de la Reine prévu le 14 octobre. Le Parlement a alors adopté une loi obligeant le gouvernement britannique soit à faire approuver un accord de sortie par le Parlement britannique avant le 19 octobre, soit à obtenir une majorité en faveur d’un no-deal Brexit au Parlement. S’il n’y parvient pas, la loi oblige le premier ministre britannique à demander un nouveau report du Brexit au 31 janvier 2020. Boris Johnson a affirmé ne pas vouloir suivre la loi et a appelé à de nouvelles élections, mais le Parlement a rejeté cette proposition. Du côté britannique, le dossier Brexit est donc à nouveau mis à rude épreuve dans la perspective du Sommet européen des 17 et 18 octobre.
Les exportations de produits alimentaires et de boissons belges augmentent en vue d’un éventuel Brexit
L’incertitude qui plane autour de la sortie ou non du RU de l’Union européenne est pour l’instant avantageuse pour l’industrie alimentaire belge. Fevia a calculé que nos exportations vers le RU ont continué à augmenter ces dernières années, sauf juste après le référendum, lorsque la livre sterling a perdu de sa valeur.
Au premier trimestre de 2019, les exportations s’élevaient à 638,56 millions d’euros, soit 16,2 % de plus qu’au premier trimestre de l’année précédente. Selon les enquêtes, il apparaît que les détaillants britanniques se sont notamment approvisionnés en légumes surgelés, en pommes de terre et en produits à base de chocolat, en vue d'un éventuel Brexit. Le secteur de la logistique constate qu'au cours des derniers mois, la constitution des stocks s'est déplacée, entre autres, vers les zones de stockage de ce côté-ci de la Manche. Il conseille aux entreprises alimentaires de conclure de bons accords avec leurs partenaires logistiques, car la traversée sera plus simple pour ceux qui seront bien organisés lorsqu’un no-deal Brexit se présentera. Il prédit que ceux qui ne sont pas bien préparés se retrouveront contraints à se retirer. Un no-deal Brexit signifie que nos relations commerciales avec le RU seraient régies en tant que pays tiers sous le régime de l’OMC, et cela se fera ressentir dans notre secteur.
Comment Fevia continue-t-elle à préparer le Brexit ?
1. Nous discutons avec le Brexit High Level Group des mesures qui doivent être prises en Belgique
Le 10 septembre dernier, le Brexit High Level Group s’est à nouveau réuni, entre-temps sous les auspices du ministre Beke. Les organisations patronales et les autorités présentes autour de la table ont discuté des mesures qui doivent encore être prises dans le domaine de l'information, de la communication et des services (par ex. par la douane et l'AFSCA). Fevia a proposé un certain nombre de mesures de soutien pour les employeurs, qui peuvent être prises au niveau belge, en complément des mesures prises au niveau européen.*
2. Nous examinons les obstacles logistiques pour le secteur alimentaire
Le 17 septembre prochain, Flanders Investment & Trade réunira des membres de Fevia et de Fedustria - les fédérations des deux secteurs les plus durement touchés en cas de Brexit dur - autour de la table avec la douane belge et des membres de Febetra, la Fédération belge des transporteurs routiers. L’objectif est d’identifier les obstacles logistiques dans le commerce avec le RU pour les secteurs alimentaire et du textile et de s’attaquer aux éventuels problèmes, afin que tout puisse continuer de tourner, même si nous étions bientôt amenés à faire des affaires avec le RU sous le régime de l’OMC.
3. Nous informons nos membres et renforçons leur connaissance du marché de détail britannique
Fevia continue à informer ses membres par le biais de son Guide Brexit et de ses newsletters.
Avec le soutien de Flanders Investment & Trade, Fevia Vlaanderen s'est rendue à Londres les 3 et 4 septembre avec un groupe d'entreprises alimentaires pour un voyage d'étude sur le commerce de détail. Le groupe a eu droit à une visite guidée exclusive de la Speciality & Fine Food Fair, où Flanders Investment & Trade et l'AWEX ont tenu avec succès des stands collectifs. Les experts du détail de Green Seed ont donné un aperçu du commerce de détail britannique. Lors des visites des magasins de Sainsbury’s, Tesco, Waitrose, Whole Foods Market, Selfridges et Marks & Spencers, les participants ont constaté que le secteur du détail britannique donne clairement le ton dans les domaines de l’alimentation et de l’emballage.
4. Nous renforçons la collaboration avec notre organisation sœur britannique Food & Drink Federation
Fevia et FDF ont discuté de la manière dont elles défendent les intérêts de leur secteur vis-à-vis de leurs autorités respectives et comment elle aident leurs membres. Elles se sont inspirées de leurs positions mutuelles, des fiches d’information et des plateformes Brexit en ligne : FDF a développé avec d’autres acteurs de la chaine alimentaire britannique un Brexit Food Hub. Elles ont convenu de se revoir dans le cadre d’une réunion à venir du Brexit Taskforce de FoodDrinkEurope.
* La Commission européenne a présenté la semaine dernière une législation visant à libérer un total de 780 millions d’euros pour compenser les pays et les entreprises qui sont fortement touchés par le Brexit. L’aide est allouée par deux fonds : le Fonds de solidarité, qui n’intervient normalement qu’en cas de catastrophe naturelle, et le Fonds de globalisation.