Bruxelles, le 29 juillet 2019 - Aujourd’hui, la croissance du premier investisseur et employeur industriel de Wallonie s’atténue : l’industrie alimentaire wallonne voit son chiffre d’affaires baisser et ses exportations ralentir. Pourtant, elle continue à investir et à créer des emplois dans la région. Mais jusque quand ? Pour se développer et rester compétitives, les entreprises alimentaires ont besoin d’innover. « En Wallonie, il y a un énorme potentiel dans les filières locales pour créer de la valeur et des emplois chez nous, mais à condition de les orienter vers les nouveaux besoins des consommateurs. Investissons, avec nos agriculteurs, dans ces filières et restons ouverts au monde », indique Guy Paternoster, président de Fevia Wallonie. Profitant de sa présence à la Foire de Libramont, il lance un signal fort aux futurs décideurs wallons : « Oubliez les taxes et misez sur la création de valeur en impliquant tous les acteurs dans la mise en place d’un système alimentaire durable au niveau wallon ! ».
Nouveaux chiffres économiques : l’industrie alimentaire investit et crée de l’emploi en Wallonie
Avec une croissance de l’emploi de 2 % en 2018, l’industrie alimentaire wallonne a encore renforcé sa place de plus grand employeur industriel en Wallonie, générant 23 000 emplois directs et 37 000 emplois indirects. Cette évolution fait suite à la vague d’investissements de ces dernières années et aux mesures en matière de réduction des coûts salariaux tel que le tax shift.
Malgré un léger recul en 2018 (0,1 %), les investissements restent stables et élevés. Ils représentent plus de 30 % du total des investissements industriels wallons. C’est grâce aux exportations et à l’innovation que les entreprises peuvent investir et continuer à engager chaque année plus de travailleurs. Les exportations ont cependant quelque peu fléchi en 2018, mais les exportations lointaines sont en hausse, notamment vers les États-Unis (+5,8 %) et la Chine (+23,6 %).
Repli sur le marché intérieur suite aux taxes et aux achats transfrontaliers en hausse
« Malheureusement, notre secteur peine toujours à trouver les bons profils techniques pour soutenir sa croissance. Nous cherchons en moyenne 500 collaborateurs par jour », explique Anne Reul, Secrétaire générale de Fevia Wallonie. « C’est la raison pour laquelle nous appelons les autorités à mettre en place un cadre adéquat pour renforcer les flux de talents vers notre secteur, via l’enseignement, la reconversion et l’activation ».
Notre deuxième défi est lié à une baisse du chiffre d’affaires. Pour la première fois depuis 2013, le chiffre d’affaires global de l’industrie alimentaire wallonne enregistre une légère baisse de 1,7 % en 2018, principalement due à la baisse du chiffre d’affaires sur le marché intérieur de 3,3 %. La cause ? Le millefeuille d’accises, de taxes et de redevances qui rendent nos produits trop coûteux en Belgique et encouragent les achats transfrontaliers. De nouveaux chiffres de GfK indiquent qu’en 2018, les Belges ont acheté pour un montant de 616 millions d’euros en alimentation et boissons dans nos pays voisins, une augmentation de 4,6 % en 2018 (+43,4 % les 10 dernières années). « Les achats transfrontaliers ont fortement augmenté en France, atteignant jusqu’à 273 millions d’euros l’année dernière. Ce recul des ventes ne nuit pas seulement à nos entreprises, mais à toute l’économie wallonne ! », souligne Guy Paternoster, le président de Fevia Wallonie.
Notre vision : construire ensemble les filières d’avenir pour la Wallonie
Face à une croissance qui s’essouffle et à la pénurie d’emplois, il est temps de mieux valoriser le potentiel de notre terroir et notre savoir-faire. Nous faisons appel en premier lieu à nos agriculteurs qui fournissent nos entreprises en matières premières. Le lien entre agriculture et industrie alimentaire est fort : pas moins de 60 % des produits agricoles utilisés par l’industrie alimentaire sont belges. Les défis qui menacent les industriels concernent aussi le monde agricole. « L’industrie alimentaire wallonne a les clés en mains pour booster le développement économique local wallon », déclare Guy Paternoster. « Investissons, en collaboration avec notre pôle d’innovation Wagralim dans des filières qui valorisent les matières premières produites localement. Ces filières doivent nous permettre de répondre aux besoins des consommateurs et des marchés en croissance en restant ouverts au monde. »
« Les nouvelles tendances de consommation nous poussent à nous adapter et à nous réinventer », précise Anne Reul. « Les gens ne mangent plus comme avant, ils veulent varier leur alimentation, certains sont végans, végétariens ou flexitariens. Les producteurs qui se lancent dans des filières locales à haute valeur ajoutée, comme par exemple les pois ou le froment, peuvent fournir ces nouvelles matières premières aux entreprises pour répondre à cette tendance sans qu’elles doivent s’approvisionner ailleurs. Un choix win-win pour nos agriculteurs et nos industriels ! » Fevia Wallonie plaide pour que les futurs décideurs wallons développent le cadre et les outils adéquats pour renforcer les filières locales, encourager la collaboration, mais surtout impliquer les différents acteurs, dont l’industrie alimentaire, à la réalisation d’un plan pour un système alimentaire durable en Wallonie.
Découvrez les nouveaux chiffres économiques de Fevia Wallonie ici