La diminution des charges salariales permet de créer des emplois et d’investir mais FEVIA met en garde contre les achats transfrontaliers et le protectionnisme
Bruxelles, le 21 juin 2017 – L'industrie alimentaire belge a créé en 2016 un plus grand nombre net d'emplois et a investi 11% de plus qu’en 2015, grâce en partie à la diminution du handicap salarial et à une amélioration de la conjoncture. FEVIA, la Fédération de l'industrie alimentaire belge, voit pourtant des nuages sombres planer sur le secteur : le chiffre d'affaires sur le marché belge diminue à cause des achats transfrontaliers croissants. La progression du protectionnisme et le Brexit menacent plus que jamais l'exportation, qui est la force motrice derrière la croissance du secteur. Des taxes et redevances supplémentaires sur l’alimentation et les boissons sont donc inconcevables pour FEVIA.
Voilà les « jobs, jobs, et jobs »
Grâce en partie à la diminution des charges, le saut d’index et la modération salariale, les « jobs, jobs, et jobs » ne sont pas des mots en l’air, mais bien une réalité dans l'industrie alimentaire belge. Le nombre d'emplois a augmenté de 0,7% par rapport à 2015, et les équivalents temps plein (ETP) de 1%. En 2016, le secteur compte 89.043 emplois, ce qui équivaut à 73 884 ETP.
Pourtant, le travail est encore loin d’être terminé. Le handicap du coût salarial de l'industrie alimentaire belge se maintient toujours à 17,5% en 2016. Sans mesures supplémentaires, le handicap salarial risque d'augmenter à nouveau.
Baisse du chiffre d’affaires sur le marché belge
Bien que le chiffre d’affaires total (à l'intérieur et à l'extérieur de la Belgique) de l'industrie alimentaire belge ait augmenté de 2,9% en 2016, le marché belge se trouve devant des défis sans précèdent : le chiffre d'affaires de l'industrie alimentaire sur le marché belge a diminué de 1,7%. Tant les volumes de vente que les prix plongent dans le rouge.
Chris Moris, le directeur général de FEVIA, souligne les défis : « Les achats transfrontaliers et la concentration accrue de la distribution sont les coupables. A cause d’une accumulation de taxes et redevances, les achats transfrontaliers augmentent de 7,8% en 2016. Depuis 2008, les achats transfrontaliers ont augmenté de plus de 50%. » Jean Eylenbosch, le Président de FEVIA, ajoute « Les consommateurs votent avec leurs pieds et achètent là où les prix sont les plus bas ». Selon Comeos, sans les achats transfrontaliers, il y aurait même 11 000 emplois supplémentaires en Belgique. Une réflexion approfondie est nécessaire. Une chose est claire : dans ce contexte, introduire des taxes supplémentaires ou un système de consigne est irresponsable. »
L'exportation croissante en danger à cause du protectionnisme ?
En 2016, l'exportation était plus que jamais la force motrice de la croissance de l'industrie alimentaire belge. L'exportation a augmenté de 4,3%. L'exportation hors Union européenne a même augmenté de 5,3%. Les exportations vers les États-Unis poursuivent leur pic de croissance (+ 80,1% par rapport à 2012 et + 14,5% en 2016 par rapport à 2015). Ce sont surtout les exportations vers la Chine qui sautent aux yeux avec une croissance de + 26% en 2016 et une croissance de + 177,3% par rapport à 2012. La Chine devient donc le deuxième marché d'exportation le plus important et dépasse le Japon.
Les nouvelles barrières commerciales et le « gastro-nationalisme » constituent une menace majeure pour la croissance de l'industrie alimentaire. Le Brexit et le déclin de la livre font baisser (en valeur) les exportations vers le Royaume-Uni de 1,7%. L'étiquetage d'origine obligatoire en France fait baisser l'exportation des produits laitiers (en volume) de 17,1% au 2ème semestre de 2016. En même temps, le boycott de la Russie reste d’actualité et le nouveau président américain Trump est des plus critiques concernant le libre-échange.
Chris Moris souligne le danger du gastro-nationalisme : « L'expérience de l'étiquetage d'origine obligatoire en France et dans d'autres pays européens place le marché intérieur européen dans une crise existentielle. » La Commission européenne ne devrait plus tolérer ces « projets pilotes ».
Small Country. Great food
En tant que petit pays, la Belgique est tenue de d’observer avec un regard neuf ce qui se passe dans les autres pays et d’anticiper les demandes des consommateurs dans le monde entier. Grâce à l'innovation, la qualité et la diversité, nous pouvons nous distinguer de nos concurrents. Avec la marque promotionnelle « Food.be - Small country. Great food. » et toutes les parties prenantes, FEVIA croit fermement en un avenir prometteur pour l'industrie alimentaire belge. FEVIA soutient d’ailleurs la campagne d’image ‘La Belgique, autrement phénoménale' lancée par le gouvernement fédéral, qui porte la fierté de l’alimentation belge à l’international.
Jean Eylenbosch conclut, « Joignons nos forces et faisons tout ce qu'il faut pour continuer à croître durablement, aujourd'hui et à l'avenir.»