En 2023, l’industrie alimentaire a enregistré 141 faillites en Belgique. Cela représente une augmentation de 34% par rapport à 2022. Il s’agit du pire résultat enregistré par le secteur ces dix dernières années.
On le sait, l’industrie alimentaire a subi de plein fouet l’explosion des coûts de production entamée mi-2020. La rentabilité, mesurée par le taux de marge opérationnel, a chuté à un niveau historiquement faible, ou presque. En effet, seule l’année 2011, a connu un taux de marge légèrement inférieur (2,61% contre 2,76% en 2022). On pouvait donc craindre que le nombre de faillites, après deux années de mise sous cloche par des mesures publiques (moratoire sur les faillites, report de paiement des dettes fiscales et sociales,…), ne reparte à la hausse.
Et malheureusement, cela a été le cas et de manière relativement forte. En effet, en 2023, 1 faillite sur 3 prononcée dans le secteur manufacturier a concerné une entreprise de l’industrie alimentaire, alors que son poids y est d’approximativement 20% (indépendants inclus). Le type d’entreprise alimentaire le plus touché est les SPRL (70%) suivi par les indépendants (20%).
Bien que toujours trop nombreuses bien entendu, les pertes d’emplois ont été relativement limitées : 666 emplois ont disparu en 2023. Ce chiffre est en ligne avec la moyenne sur la période 2005-2019 (677 emplois perdus annuellement). C’est surtout près de moitié moins que le triste record de l’année 2015 (1.264 emplois). A noter également : en 2023, les emplois à temps partiel ont été proportionnellement plus touchés par ces faillites (32% du total des emplois perdus) qu’en moyenne entre 2005 et 2019 (22%). Les pertes d’emplois à temps plein ont représenté moins de la moitié des emplois perdus (46%), et les emplois d’employeurs salariés une part stable autour de 21%.