Pourquoi les prix alimentaires continuent à augmenter

L’indice des prix de la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, qui mesure les cours internationaux d’un panier de produits alimentaires de base, affiche une baisse de 20,5 % en mars 2023 par rapport à mars 2022. Pourtant, le prix des produits alimentaires dans nos supermarchés continue d’augmenter. Au mois de mars, l’inflation alimentaire a atteint 17,02%, contre 16,12% en février. Bizarre ? Pas du tout !

Pas de baisse généralisée des coûts de production

Aujourd’hui, les bases de négociation, sauf imprévu toujours possible en ces temps incertains, sont connus. Les différentes instances internationales prévoient certes des prix des matières premières et de l’énergie inférieurs à ceux de l’année passée, mais leur niveau devrait rester au-delà de ce que nous avons connu avant la guerre en Ukraine. Il y a donc un effet « retard » ou un effet « rattrapage » qui s’opère actuellement pour les prix des produits alimentaires. En effet, l’industrie alimentaire, qui a dû rogner sur ses marges et faire preuve de beaucoup de résilience l’année passée, doit impérativement revoir ses prix de vente à la hausse.

Deuxièmement, certaines matières premières alimentaires sont toujours en hausse. Ainsi, l’indice des prix agricoles et horticoles en Belgique est toujours supérieur de 37 % au mois de février de cette année par rapport à il y a un an. Quand on sait qu’environ 60% des matières premières agricoles et horticoles utilisées par l’industrie alimentaire belge viennent de chez nous, on comprend aisément que les coûts de production de certaines de nos entreprises alimentaires ne soient toujours pas sur la pente descendante.

Troisièmement, l’industrie alimentaire a été confrontée en janvier 2023 à une indexation des salaires historique de 10,96%.

Nécessité de retrouver une certaine rentabilité

Dans l’imaginaire commun, mis en avant par d’aucuns, rentabilité rime avec profit et gros sous pour les actionnaires. Or, si la rentabilité d’une entreprise sert bien entendu à rémunérer le capital investi, elle sert avant tout à permettre les investissements indispensables pour garantir la compétitivité, l’innovation et les emplois de demain. Et malheureusement, nous devons constater que l’industrie alimentaire belge perd en compétitivité année après année, que ce soit sur le marché intérieur ou les marchés à l’exportation.

Fevia demande aux décideurs politiques de prendre des mesures susceptibles de garantir et de renforcer la compétitivité de l'industrie alimentaire belge. Re-découvrez-les ici : Fevia met en garde : ne chassez pas les entreprises alimentaires et les consommateurs au-delà des frontières | Fevia