L'année dernière, les consommateurs ont payé toujours plus cher leurs produits alimentaires et leurs boissons... Par conséquent, ils sont allés faire leurs courses de plus en plus souvent dans les pays voisins. Les entreprises alimentaires ont vu leurs coûts exploser, mais elles n'ont pu répercuter ceux-ci qu'au compte-gouttes et avec retard. Malgré ce contexte difficile, les nouveaux chiffres confirment le potentiel économique de l'industrie alimentaire belge. La seule question est de savoir pour combien de temps encore ? En effet, la rentabilité des entreprises alimentaires belges continue de baisser. C’est pourquoi Fevia demande aux décideurs politiques de prendre rapidement des mesures pour renforcer la compétitivité de nos entreprises et avoir une chaîne alimentaire forte et ancrée dans notre pays.
La rentabilité des entreprises alimentaires est sous pression
L'énorme inflation des coûts au cours des deux dernières années, aussi bien pour les ménages que pour les entreprises, a entraîné une baisse de 3 % du volume des ventes des entreprises alimentaires. Si les chaînes de supermarchés ont longtemps tardé à accepter de répercuter la hausse des coûts, un certain nombre d'entreprises ont néanmoins constaté un changement dans leur chef à partir de mi-2022. Cependant, la plupart de nos entreprises ne parviennent à répercuter la hausse de coûts que partiellement, et souvent avec beaucoup de retard.
Dans le même temps, les entreprises alimentaires restent confrontées à une série de handicaps structurels qui pèsent sur leur compétitivité depuis des années déjà, tels qu’un handicap salarial de 25 % et une lasagne fiscale indigeste qui renchérit le coût de leurs produits. De nouvelles mesures politiques, telles que l'augmentation de 60 millions d'euros de la taxe sur les emballages ou l'augmentation proposée de la TVA de 6 % à 9 %, risquent de creuser davantage l'écart de prix avec les pays voisins.
Anthony Botelberge, président de Fevia, met en garde : « Nos décideurs politiques sont-ils conscients de l'importance d'avoir des entreprises alimentaires compétitives et une chaîne alimentaire belge forte ? Lorsque les décideurs politiques font en sorte qu'il soit de plus en plus difficile pour les entreprises alimentaires de rester rentables, nous mettons en danger l'ancrage local du plus grand secteur industriel de notre pays ! »
Le plus grand secteur industriel du pays, oui, mais les témoins s’allument
Les chiffres clés de l'industrie alimentaire belge présentent un tableau contrasté : d'une part, ils confirment l'importance du secteur dans l'économie belge, mais d'autre part, un certain nombre de témoins s’allument, menaçant le secteur. Ainsi, en 2022, le secteur a réalisé un chiffre d'affaires record de 75,9 milliards d'euros, mais le volume de marchandises vendues a diminué. La hausse du chiffre d'affaires provenait principalement des augmentations de prix nécessaires, qui ont en même temps entraîné une augmentation des achats transfrontaliers.