L’avenir, ce sont les jeunes d’aujourd’hui. L'industrie alimentaire belge met tout en œuvre pour que la nouvelle génération soit enthousiasmée par un emploi dans le secteur le plus savoureux du pays. Mais comment les jeunes perçoivent-ils notre secteur ? Et qu'attendent-ils de leur futur employeur ? Une étude de la FEB, la Fédération des entreprises belges, donne des résultats intéressants.
« Construire un pont avec l'enseignement »
Difficile d’aimer ce qu’on ne connaît pas : une enquête de la FEB montre que les élèves sortant de l'enseignement secondaire sont insuffisamment préparés au marché du travail. « Avec les visites d'entreprises de Food Tech Talent, nous essayons de répondre à ce problème. Les entreprises alimentaires ouvrent leurs portes aux étudiants de l'enseignement secondaire et supérieur », explique Hélène Huyghe, Social Affairs Advisor chez Fevia.
« Nos entreprises sont principalement à la recherche d'une nouvelle génération de talents STEM. Les étudiants en sciences de la vie, électromécanique, bio-ingénierie, sciences de l'alimentation, entre autres, ont vu de leurs propres yeux comment sont fabriqués nos savoureux aliments et boissons. Et surtout : comment ils pourront plus tard être à la barre pour fabriquer la nourriture de demain », poursuit-elle.
La visite de l'entreprise Vandemoortele a laissé une forte impression à Henri, étudiant bio-ingénieur : « Nous avons enfin vu comment la théorie de nos cours est mise en pratique. Les croissants défilent parfaitement sur le tapis roulant, mais on ne s'attarde pas à réfléchir aux nombreuses étapes d'un tel processus de production. En tant que futur ingénieur, j'ai été impressionné par l'automatisation très avancée au sein de l'entreprise. »
« Investir davantage dans la durabilité »
La moitié des jeunes interrogés estiment que les entreprises devraient jouer encore davantage un rôle de pionnier en matière d'environnement et de société. « Chaque année, lors des Food At Work Ecotrophelia Awards, nous constatons que la durabilité occupe une place centrale chez les jeunes. Il s'agit d'un concours d'innovation par lequel nous mettons la nouvelle génération au défi de créer les aliments du futur », confirme Anke Grooten, notre Social Affairs Director.
« Moins de pertes alimentaires, plus d'alimentation végétale et une facilité d'utilisation : telles étaient les 3 grandes tendances qui sont ressorties des différentes créations des jeunes. Ces tendances ont également été reprises dans « Que mangerons-nous demain ? », la roadmap de développement durable de l’industrie alimentaire belge. En ce qui concerne les pertes alimentaires, notre objectif est d'atteindre une réduction de 30 % des pertes alimentaires tout au long de la chaîne d'ici 2025 ».
L'année passée, Kelsey et son équipe ont remporté les Ecotrophelia Awards avec le produit WheyMore, une variante végétarienne pour les pâtes à tartiner ou les sauces, à base de lactosérum, un sous-produit de la production de fromage. Un an plus tard, elle travaille comme développeur de produit chez FrieslandCampina.
« Les membres de mon équipe et moi-même prenons très au sérieux les pertes alimentaires et, par extension, tous les aspects environnementaux et énergétiques. J'ai moi-même passé six semaines en stage en Afrique, et là on se rend compte de la quantité de nourriture qui est encore trop souvent gaspillée en Occident. Avec WheyMore, nous avons voulu apporter notre pierre à l'édifice. Les entreprises alimentaires doivent également prendre l'initiative de travailler à la transition écologique. Chez FrieslandCampina, par exemple, on mise énormément sur l'optimalisation des emballages, le bien-être animal et une offre plus larde d'options végétales. C’est super car ça correspond à ma propre philosophie. »
« Continuer à apprendre, tout au long de sa vie, est un atout majeur »
Dernière « leçon » tirée de l'étude de la FEB : 76 % des jeunes pensent que l’apprentissage sur le lieu de travail et les stages peuvent contribuer à accroître leurs chances de trouver un emploi. Joris Vandersteene, Senior Manager HR Projects de la FEB : « Pensez au premier contact avec le monde du travail, à l’apprentissage des aptitudes pratiques et à l’application des connaissances théoriques.
Dans le secteur alimentaire, nous sommes également convaincus que la formation en alternance est la préparation idéale à la vie professionnelle. Anke Grooten : « D'ici 2025, nous voulons porter le nombre de double parcours à 150 étudiants de l'enseignement secondaire et de l'enseignement supérieur. En outre, nous souhaitons également élargir davantage les orientations d'études vers les formations techniques, ce que nous ferons en collaboration avec notre fonds sectoriel Alimento ».
Pendant son master en biosciences, Barbara Hendrickx a effectué un stage chez Taura Natural Ingredients : « Faire un stage pendant ses études est une grande valeur ajoutée et je ne peux que le recommander. C'était ma première prise de contact avec le monde professionnel et c'était passionnant. Très concrètement, je devais rechercher comment arriver à ce que la pâte de fruits colle moins.
Après son stage, Barbara s'est retrouvée chez Colac, une PME qui fabrique des sauces pour desserts et des préparations de fruits. « En tant que développeur de produit, je travaille au département R&D, où j'ai l'occasion de tester chaque jour de nouvelles saveurs et de nouveaux produits. Je reçois régulièrement des formations sur les saveurs au sein de l'entreprise car dans ma fonction, il est important de bien pouvoir les distinguer. A côté de ça, j'apprends chaque jour quelque chose de nouveau au labo, c'est fantastique !
Wiebe Saerens ne travaille que depuis quelques années en tant que Product & application development technologist chez le fabricant d'ingrédients Solina. Lui aussi considère que l'apprentissage tout au long de la vie est absolument incontournable : « C’est un atout pour ma carrière de faire progresser l'entreprise dans laquelle je travaille. À mes yeux, c'est une situation gagnant-gagnant. »
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